Leigh Ann Ganzar et Lauren Stephens se sont chaleureusement saluées à l’arrivée de la cinquième étape du Tour féminin de l’Ardèche, et les deux femmes affichaient un large sourire. La première, membre de la Rally Cycling Team, s’est imposée au terme de l’étape de 134,5 kilomètres, tracée entre le Pont du Gard et Ruoms. La seconde, particulièrement régulière depuis le départ de la course jeudi dernier, s’empare du maillot rose de leader après avoir porté le vert du classement par points (voir classements). “C’était une journée incroyable de la part de toute l’équipe. On a d’abord eu Chloé (Hosking) et Emma (White) dans la première échappée sérieuse. On savait que ce serait une étape difficile avec le vent. Du coup, à l’arrière, on pouvait rester au chaud dans le peloton pendant un moment. Une fois l’échappée reprise, je suis restée vigilante car je savais que Lauren Stephens serait super motivée pour faire le final et on s’est retrouvées à deux devant”, expliquait la lauréate du jour auprès de DirectVelo après l’arrivée.

Lauren Stephens était elle aussi ravie de ce scénario de course. “C’était super de l’avoir avec moi car je la connais bien et en plus, je savais que ça faisait une grosse équipe en moins pour rouler à l’arrière. Sur le papier, ce n’était pas une étape où le général pouvait se jouer mais finalement, le peloton a explosé à cause du vent. Il y a eu une grosse sélection et c’était une bonne chose pour moi”. Les deux athlètes ont parfaitement su collaborer durant toute la fin d’étape et pour cause : l’une était assurée de remporter l’étape si le coup allait au bout tandis que l’autre jouait la prise de pouvoir au classement général. Surtout, Leigh Ann Ganzar et Lauren Stephens se connaissent très bien puisqu’elles sont toutes les deux Américaines et plus précisément toutes les deux Texanes, et se sont connues dans la région. “On avait toutes les deux quelque chose à y gagner dans cette histoire, c’était un super duo”, se réjouissait Leigh Ann Ganzar au pied du podium protocolaire.

Le vent, particulièrement violent sur la première partie de course, n’a pas empêché le duo de réaliser un joli numéro. “C’était dur mais d’un autre côté, après le dernier GPM, le vent était plus favorable. Le peloton n’était plus très fourni et je me doutais que la chasse ne serait pas super organisée. Même si j’étais reprise, je savais qu’il y avait encore la carte de Chloé à jouer, potentiellement. On tournait autour depuis quatre jours, ce n’était jamais loin, alors ça fait du bien de pouvoir enfin concrétiser pour tout le groupe”. Lauren Stephens, pour sa part, a désormais un maillot de leader à défendre. “On sent que beaucoup de filles tirent la langue et sont en bout de course après cinq jours à batailler. C’est une bonne chose pour moi, mais il reste encore du boulot sur les deux dernières journées. Tout peut encore se passer”.