Imola arrive à pic pour Tom Pidcock
Vainqueur du Tour d'Italie Espoirs en enlevant trois étapes, à la fin du mois dernier, Tom Pidcock a de nouveau fait l'étalage de son talent (voir classements). Selon son entraineur, le Belge Kurt Bogaerts, cette épreuve marque un tournant dans sa carrière dans sa manière de gérer la course. Au Giro Espoirs, il a vraiment pris une dimension de leader. "Il roule avec cet objectif de gagner. Il fait tout ce qu'il faut pour atteindre son objectif. Durant la course, il s'est comporté comme un chef de file. Il encourage et respecte ses partenaires", explique-t-il à DirectVelo. Cette victoire a illustré de nouveau sa polyvalence. "Nous avons un coureur qui combine les disciplines (cyclo-cross, VTT et route) et qui gagne sur plusieurs terrains. Il est rapide au sprint, il gagne Paris-Roubaix Espoirs et maintenant le Tour d'Italie Espoirs. C'est génial de le voir aussi bon". La route, le VTT et le cyclo-cross, impossible de ne pas penser à Mathieu Van der Poel. "On le compare souvent à lui, mais je trouve que cela n'a pas lieu d'être. Ce sont deux coureurs d'exception mais Tom Pidock est meilleur grimpeur que lui, tandis que Mathieu est plus puissant".
Comme tous les athlètes, la pandémie de coronavirus a modifié la progression du Britannique. Il a défini un nouveau pic de forme pour le Tour de l'Avenir et le Tour d'Italie Espoirs. Après l'annulation de l'Avenir, il a de nouveau modifié son plan d'attaque avec la combinaison Championnat d'Europe et Tour d'Italie Espoirs, tout en gardant la priorité sur l'épreuve italienne. "C'est pourquoi sur le chrono, il lui a manqué de la puissance qu'ont les purs spécialistes. Ce n'était pas un chrono pour lui. Il ne sera jamais le gars qui va remporter des chronos totalement plats. Il lui faut du dénivelé".
GARDER LE PLAISIR
Ce dimanche à Imola, Tom Pidcock sera l'un des coureurs les plus jeunes au départ du Championnat du Monde Elites. L''occasion de relever un nouveau défi. "Au niveau Espoirs, il a peut-être fait le tour de la question. Il est temps de lui trouver des courses avec un plateau plus relevé". Le Championnat du Monde Elites avec la Grande-Bretagne arrive donc à pic. "Ce sera une nouvelle source d'apprentissage. A Imola, ce sera un autre niveau. Il affrontera des coureurs rodés du Tour de France ou des coureurs qui se sont préparés en vue de cet événement. Quoi qu'il se passe, ce sera intéressant dans son développement." Un nouvel exercice avec les pros après le Championnat d'Europe Elites à Plouay où il a essayé d'attaquer dans la bosse finale. "Il n'a pas attendu le sprint. Il a roulé pour essayer de gagner la course, et non pas pour faire un résultat".
Aucun doute, un bel avenir lui tend les bras. La Team Ineos a officialisé son transfert pour la saison 2021, mais il aurait déjà pu passer pro en 2019. "Mais nous n'avons pas voulu précipiter les choses. C'est un coureur qui roule toujours pour gagner. Monter d'un échelon aurait été une erreur. Combien de gars sont passés pros trop tôt ? Il n'y a pas des Remco Evenepoel partout. Je veux qu'il soit le plus complet possible avant de faire le bond. Il s'amuse dans ce qu'il fait et c'est important qu'il garde ce plaisir".