Le Tour de Luxembourg « a remis les pendules à l'heure »

Crédit photo Hugo Barthélémy - DirectVelo

Crédit photo Hugo Barthélémy - DirectVelo

La victoire de John Degenkolb sur la troisième étape du Tour de Luxembourg contraste avec la scène de la veille. Le coureur de Lotto-Soudal était alors sur le devant de la scène pour des raisons dont il se serait passé. Face aux problèmes de sécurité, l'ancien vainqueur de Milan-San Remo était à la base de la neutralisation du peloton au kilomètre 18 (lire ici). "On était pratiquement tous d’accord pour arrêter la course et discuter de tout ça avec les commissaires et les organisateurs. On en est venu à la conclusion qu’il était mieux de reprendre la course sur le circuit final car là-bas, c’était suffisamment sécurisé pour les coureurs. C’était la meilleure solution", assurait-il ce jeudi matin au départ à DirectVelo. Toutefois, les critiques fusaient de toutes parts. Les plus virulentes venaient de l'Italien Jacopo Guarnieri. Le poisson-pilote d'Arnaud Démare pointait du doigt une voiture de l'organisation "ayant doublé le peloton à toute vitesse sur une route étroite." Des faits confirmés par l'organisation. "Je n'étais pas dans la course mais je sais que cela s'est passé. Toutefois, il n'y a pas eu de plainte directe d'un coureur après la course. Après, c'est normal dans l'excitation, d'être un peu nerveux quand on voit une voiture passer. Quand on double le peloton, il faut le faire avec sérénité. Néanmoins, certains coureurs font exprès de fermer la route alors cela peut créer des situations tendues", nuance le secrétaire général adjoint Ed Buchette.

Les organisateurs du Skoda Tour de Luxembourg ont appliqué le protocole de l'UCI pour la sécurité des coureurs, dérivé depuis cette année du protocole pour les conditions météorologiques extrêmes. Andy Schleck, le Président de l'organisation, était présent en vidéo-conférence (présent sur le Tour de France, le Luxembourgeois reviendra lors des deux dernières étapes) avec les responsables de la police, les commissaires UCI, un représentant des coureurs (John Degenkolb) et deux représentants des directeurs sportifs (Nicolas Guillé et Maxime Monfort). Plusieurs mesures ont été adoptées pour la suite de ce Tour de Luxembourg, notamment l'augmentation du nombre de motos de sécurité, du nombre d'agents de police et d'un marquage accru de la route. "Nous avons remis les pendules à l'heure", assure Ed Buchette soutenu par John Degenkolb. "On a discuté de la façon dont on pourrait améliorer la sécurité de l’épreuve. Cet échange était constructif et utile."  En outre, les organisateurs ont également modifié le lieu du départ réel de cette troisième étape. 'Nous avons emprunté des routes qui à la base n'étaient pas prévues pour le Tour de Luxembourg et les forces de police ont su le rendre possible".

DES COUREURS, PAS DES RÂLEURS

Ces améliorations ont été ressenties par les coureurs ce jeudi. "C'est beaucoup mieux", soutient le vainqueur d'étape John Degenkolb. "On se sentait en sécurité. Il y avait encore des voitures mal garées, mais cela va dans le bon sens", témoigne le coureur de Groupama-FDJ Kevin Geniets. Les organisateurs ne comptent pas en rester là. "Ce vendredi, nous aurons encore des motards supplémentaires venus d'Allemagne". D'ailleurs, une réflexion à long terme est déjà en cours pour l'avenir. "On a aussi lancé un appel pour changer la législation. Le code de la route est en vigueur depuis 1955, soit l'année de ma naissance. Entre-temps, le trafic routier a bien changé", remarque Ed Buchette.

La tension est retombée. "Malgré les problèmes rencontrés, nous avons pu les résoudre ensemble, et certainement pas dans une bataille coureurs contre l'organisation. Les coureurs sont contents de pouvoir avoir des épreuves comme celle-ci, ils ne sont pas venus pour s'arrêter en plein milieu de l'étape", assure le secrétaire général adjoint. Kevin Geniets donne pour conclure l'état d'esprit du peloton. "Nous sommes des coureurs, pas des râleurs".

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