Tour de Luxembourg : « Le chauffeur a ignoré les ordres »
Le Tour de Luxembourg s'est terminé, comme il a commencé, avec des problèmes de sécurité. En effet, ce samedi, lors de la cinquième et dernière étape, un camion circulant en sens inverse de la course a provoqué une chute au milieu du peloton dans une descente. Aucun coureur n'a été sérieusement touché. "Un miracle", reconnait l'organisateur Andy Schleck auprès de DirectVelo, abattu par l'incident du jour. Dès le premier jour, les coureurs se sont plaints des conditions de sécurité, en pointant surtout du doigt les voitures mal garées ou venant à contre-sens. Le lendemain, au kilomètre 18, le peloton a décidé de couper son effort durant quelques minutes, la faute à une sécurité jugée insuffisante. Ce qui a conduit à la neutralisation d'une bonne partie de l'étape. En soirée, une réunion entre les organisateurs, les équipes et le représentant des coureurs, John Degenkolb, a eu lieu. Des mesures supplémentaires ont été prises comme l'augmentation du nombre de motos de sécurité, du nombre d'agents de police et d'un marquage accru de la route. Les coureurs ont d'ailleurs salué les progrès durant la troisième étape (lire ici).
Malgré ces dispositions, un nouvel incident s'est donc produit ce samedi, pour non respect des injonctions de la police de la part du chauffeur du camion. "Les policiers ont arrêté le camion de livraison qui sortait d'un hôtel et voulait s'engager sur la route. Ils l'ont averti qu'il devait rester sur le bas-côté de la route. Toutefois, ils ont dû repartir pour rester devant la course. Le chauffeur a alors ignoré les ordres et est ressorti sur la route. Il a été mis à l'amende par la police et nous allons le poursuivre en justice", assure un Andy Schelck particulièrement remonté. Négligeant les ordres de la police, le chauffeur s'est donc retrouvé entre l'échappée et le peloton. "A ce moment-là, il n'y avait qu'une minute d'écart. Il n'y avait pas de voiture entre les deux groupes. Personne n'a pu l'empêcher d'aller sur la route".
« QUE FAIRE SI LES GENS NE RESPECTENT PAS LES CONSIGNES ? »
Même si une enquête aura lieu en interne, Andy Schleck ne veut blâmer personne. "Que faire si les gens ne respectent pas les consignes ? On ne peut pas mettre des sabots aux voitures. C’est une situation qui peut arriver à tout le monde, sur un Tour de France il y avait une fois des moutons sur la route et l’organisation n’y pouvait rien". Toutefois, le vainqueur du Tour de France 2010 le sait, l'image de son épreuve en a pris un coup. "C'est un coup dur, mais ce n'est pas le premier. On en est à la 88e édition et on a toujours survécu. Les partenaires comprennent la situation et nous soutiennent". Néanmoins, l'ancien coureur reste sans voix face à cette mauvaise semaine. "Nous avions le même dispositif que les autres années. Puis, on l'a augmenté avec les premiers problèmes. Je ne sais pas, ce n'était pas notre année sans doute". Toutefois, il le reconnait : la course gagnerait en sécurité en mettant l'intégralité du parcours en sens unique. "Mais cette décision n'est pas de notre ressort, mais du politique".
La crainte de perdre le label ProSeries est bien présente. "On va devoir faire un travail de lobbying auprès de l'UCI. Je ne connais pas le rapport de l'UCI. J'imagine qu'ils ne nous mettront pas cinq étoiles, mais j’espère qu’il n’y aura pas de retombées. Un commissaire de l’UCI a vu tout ce que nous avions mis en place et il est conscient que ce n’est pas de notre faute". Ces incidents n'ont pas échappé au président de l'UCI David Lappartient. "Dès que j'ai vu qu'il y avait un souci, j'ai essayé d'avoir plus d'informations. J'attends encore le rapport complet. Les organisateurs ont des obligations, à savoir rendre la course la plus sûre possible. Cela ne semble pas avoir été le cas complètement au Luxembourg", déclare-t-il à DirectVelo. Cet incident n'a pas empêché les coureurs de terminer l'étape qui a été remportée par Andreas Kron. L'Italien Diego Ulissi (UAE-Team Emirates) remporte pour sa part le général final (voir classements).