Marion Norbert-Riberolle : « La seule fois avec le maillot arc-en-ciel »
Après avoir décroché le titre mondial de cyclo-cross chez les Espoirs en février dernier (lire ici), Marion Norbert-Riberolle tentera de conquérir la couronne continentale ce dimanche à Rosmalen (Pays-Bas). “J’y vais pour gagner, c’est sûr. En plus, c’est la seule fois de l’année où je peux courir avec le maillot arc-en-ciel“, déclare à DirectVelo celle qui est dans sa dernière année Espoirs.
UNE CHEVILLE TORDUE
La sociétaire de Starcasino CX Team ne connaît pourtant pas un début de saison idéale. Tout d’abord, elle a pu moins se préparer sur route cet été. “D’habitude, en Belgique, on a des compétitions jusqu’à deux, trois, quatre fois par semaine. Là, il y avait une course tous les dix jours. J’ai vraiment manqué de rythme à la reprise des cyclo-cross, notamment pour les relances quand on sort des virages. J’ai essayé de courir au maximum. Ce n’était pas folichon, ce n’était pas évident mentalement. J’ai travaillé avec ma psychologue“. Ensuite, un nouveau grain de sable a enrayé le mécanisme le week-end dernier au Koppenbergcross. En effet, elle se tord la cheville lors de la reconnaissance. “Je me suis bêtement coincée le pied droit dans un trou. J’ai eu super mal. Je suis retournée au bus, j’avais les larmes aux yeux. Ma cheville avait directement enflé et doublé de volume“.
Dure au mal, la Championne de France prend finalement le départ de l’épreuve. “Je me suis dit que ça pouvait aller. C’était peut-être une mauvaise décision mais cette course finissait ma préparation. Je me suis entraînée à fond pendant dix jours“. Le soir même, elle va voir son kiné. “Il m’a dit que je devrais être rétablie en huit jours d’ici le Championnat d’Europe“. Elle a repris le home trainer ce mardi et a effectué sa première sortie extérieure ce mercredi. “C’est juste un peu gênant quand je me mets en danseuse. Je n’ai pas le même ressenti au pied. J’ai un strap, ma malléole est comme une balle de foot“.
« ON ENTEND LE MOINDRE BRUIT ET LE SOUFFLE »
L’Espoir 4 espère avoir un déclic comme l’an passé où elle avait fini sur le podium du Championnat d’Europe à Silvelle (Italie) après un début de saison en dedans (lire ici). Elle retrouve ce dimanche Rosmalen où elle avait terminé 8e il y a deux ans. “Ce n’est pas le circuit que je préfère, il est super roulant. Il a un peu changé, mais c’est quasiment le même. Les Hollandaises seront très fortes“. En outre, il y a des parties sablonneuses. “C’est ce qui m’inquiète un peu avec mon pied. J’espère que ça ne me gênera pas. La course à pied est normalement un gros point fort chez moi. Avant, je n’aimais vraiment pas le sable. À l’époque, j’avais perdu du temps sur le sable, je saurai les erreurs à ne pas reproduire“.
La cycliste de 21 ans ne pourra pas compter sur les encouragements de son fan club créé il y a un an et demi. “Je marche vraiment à l’affect. Je suis proche des gens et de ma famille. Actuellement, on n'a le droit qu’à deux mécanos et un assistant. On entend le moindre bruit entre les coureurs et le souffle des autres alors que d’habitude, il y a de la musique et de l’ambiance avec les gens qui crient, les frites, les bières.... Là, c’est mort, il y a même des faux applaudissements au micro, ça manque vraiment, ça fait un vide. En plus, les primes de départ sont basses du coup avec l’absence de spectateurs malgré mes maillots distinctifs“. Mais elle relativise compte tenu que les compétitions ont toujours lieu en Belgique contrairement à la France. “On a énormément de chance de pouvoir courir. Après, c’est dur de se fixer des objectifs car on ne sait pas si la première manche de la Coupe du Monde à Tabor sera maintenue, de même que le Championnat du Monde“.