Maxime Urruty : « Comme si j’avais gagné au Loto »
Tel un enfant à la vue d’un sapin de Noël entouré de jolis paquets cadeaux le matin du 25 décembre, Maxime Urruty a les yeux qui brillent depuis une semaine. Et il n’en revient toujours pas. “C’est mon cadeau de Noël à moi, après des années et des années à en avoir rêvé”. Il y a une semaine, celui qui s’apprêtait à rempiler pour une saison avec le Team Pro Immo Nicolas Roux a reçu un coup de fil de Daniel Verbrackel, le manager de Xelliss-Roubaix Lille Métropole, lui annonçant son arrivée dans la structure Continentale pour la saison 2021. Une situation “inespérée” pour Maxime Urruty, alors que le mois de décembre était déjà bien entamé. “J’avais déjà échangé avec lui l’an passé mais ça ne s’était pas fait. Puis cette année, j’ai eu une première discussion avec Frédéric Delcambre, qui ne savait alors pas trop s’ils auraient le budget pour prendre un coureur supplémentaire. Je n’ai plus eu de nouvelles alors j’ai recontacté l’équipe en novembre, en me disant que c’était certainement rapé. Et finalement… ça l’a fait !”, se marre-t-il après coup pour DirectVelo, toujours incrédule.
« J’AI TOUJOURS DU MAL À RÉALISER »
Vainqueur à trois reprises cette saison, vice-Champion de France l’an passé, l’athlète de 27 ans considérait qu’il relèverait du miracle de passer pro par les temps actuels. “Franchement, je ne m’y attendais pas du tout. Pas forcément à cause de mes résultats, mais car l’année a été très dure pour toutes les équipes, avec la covid. Ce n’était pas le meilleur moment pour faire confiance à d’autres coureurs, et encore moins à un vieux comme moi”, rigole-t-il avant de souligner la signature (très) tardive de ce contrat. “Forcément, ça m’a encore plus convaincu que c’était mort. Quand tu arrives au 10 décembre, tu as du mal à imaginer que tu vas signer un contrat pro”.
Mais voilà bien Maxime Urruty dans la cour des grands, lui qui pourrait faire ses débuts fin janvier sur les routes du Grand Prix La Marseillaise. “C’est mon rêve depuis que je suis rentré au Pôle Espoir à Nice. C’était il y a un peu plus de dix ans… Je cours après ce moment-là depuis toutes ces années et j’ai toujours du mal à réaliser que c’est fait, même si ça vient d’être officialisé dans la presse. Je m’étais fait à l’idée de continuer à Pro Immo, avec l’espoir que l’équipe monte en Conti en 2022. Pour moi, ça devenait pratiquement ma toute dernière chance. Je commençais à me dire que j’allais rester chez les amateurs toute ma vie, que c’était mon niveau”.
« TOUS LES MATINS, JE ME LÈVE EN REGARDANT LE CALENDRIER »
Que ce passage chez les pros s’avère concluant ou non, le vainqueur de dix courses ces trois dernières années est satisfait à l’idée de savoir qu’il aura quoi qu’il arrive eu le temps de se tester à ce niveau-là. “Je vais avoir la chance de découvrir le monde des pros. Je vais savoir si je suis vraiment capable de faire une petite carrière, ou si ce n’est pas pour moi. Si ça se passe mal, au moins, je n’aurai pas le regret de ne pas avoir pu essayer et ça, c’est déjà une belle victoire”. À la simple évocation d’une possible confrontation avec de nombreuses équipes WorldTour au mois de février, sur l’Etoile de Bessèges ou le Tour de la Provence, Maxime Urruty se montre encore une fois extrêmement enthousiaste. “En fait, ça fait bizarre… Je me dis qu’il va falloir que je m’enlève de la tête le fait de courir avec des mecs que je vois à la télé depuis de longues années, des mecs que j’admire pour certains. Car il va falloir jouer des coudes et se faire une place. Je suis super impatient de découvrir tout ça”.
S’il promet ne pas être “en mesure de se projeter sur quelconque envie de résultats”, Maxime Urruty admet tout de même que le discours du staff de la Conti nordiste a été clair : “j’ai 27 ans, je ne suis pas un jeune coureur Espoir. Le but sera que je performe dès cette année. Ils considèrent que j’ai suffisamment d’expérience pour être rapidement apte”. Après avoir travaillé à Decathlon ces derniers mois, Maxime Urruty se concentre désormais totalement sur sa prochaine expérience roubaisienne. Et les jours lui semblent être des semaines tant il piaffe d’impatience. “C’est un truc de fou : tous les matins, je me lève en regardant le calendrier et en comptant les jours qui me séparent du stage de pré-saison ou de la première course. J’ai déjà dû attendre un peu avant de prévenir mes proches que j’allais passer pro car je voulais être sûr et avoir signé le papier (sourire). C’est comme si j’avais gagné au Loto, je suis comme un dingue ! J’ai l’impression d’être un gamin, j’ai des étoiles plein les yeux, c’est génial...”.