Perrine Clauzel : « Le vent est mon ennemi numéro un »

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Avec l’objectif de rentrer dans le Top 10, il a manqué quelques secondes à Perrine Clauzel pour être totalement comblée. Pourtant, tout avait très bien commencé pour la Française de 26 ans, qui a même occupé la tête après une chute aux avant-postes, dès le premier virage. "À ma grande surprise, j’ai pris un bon départ et je me suis retrouvée en tête puisque c’est tombé. Je suis déjà contente d’avoir fait ça pour mon début de course au Mondial". Finalement, le train hollandais est très vite passé, mais lorsqu’elle arrive dans le sable, l’habituelle sociétaire de l’AS Bike Cross Team tient le choc. "Je me suis retrouvée dans un groupe de quatre filles pour la quatrième place. J’ai perdu le contact à trois tours de la fin". Les problèmes ont commencé ensuite, sans pour autant sombrer.

Seule au monde, avec personne en point de mire ni sur le porte-bagage, Perrine Clauzel subit. "Je me retrouve toute seule contre le vent, j’essayais de trouver des groupes mais il n’y avait personne. Ce n’est pas facile, je déteste ça. C’est l’ennemi numéro un pour moi, j’ai trouvé très difficile de composer avec. Surtout pour mon petit gabarit". Par conséquent, les secondes défilent en sa défaveur, et l’Allemande Elisabeth Brandau la reprend, avant de la déposer. "Je savais que je devais rester dans son sillage mais je n’y arrivais pas. Elle avait une grosse puissance par rapport à moi. Puis Lechner et Vos sont revenues, j’ai réussi à les suivre mais pas à passer". Au final, une 13e place (voir classement), mais quand même la satisfaction d’avoir joué devant. Une nouvelle fois, elle qui a connu une saison faste après sa 5e place de Rosmalen, au Championnat d’Europe, pour sa deuxième saison seulement à haut-niveau.

« IL FAUT RÊVER ! »

En découverte dans le sable d’Ostende, qui représentait l’élément décisif de la course, Perrine Clauzel s’est surprise. "J’aime assez, c’est plutôt bien, se réjouit celle qui ne s’attendait pas non plus à un parcours type Coxyde (lire ici). Les conditions étaient différentes de la reco d’hier (vendredi), je me suis bien amusée". Le parcours proposait également une portion au bord de l’eau, flirtant même parfois avec quelques vagues. "Le long de la mer, c’était impressionnant. Je n’ai pas souvent roulé dans l’eau, mais de temps en temps quand même. On a les pieds carrément dedans, mais c’est là qu’il fallait rouler pour avoir de l’adhérence". Son expérience d’Ostende devrait lui procurer de meilleurs souvenirs que l’année précédente. "J’étais tombée au départ et j’avais cassé ma chaine pour finalement faire 23e, j’étais très déçue. Aujourd’hui (samedi), je suis déçue de ne pas faire Top 10, mais ce n’est pas la même déception".

Désormais, il est l’heure des bilans pour Perrine Clauzel, qui met un terme à sa saison de cyclo-cross, en Belgique. Une année marquée par les courses à huis clos. "Ça change… mais on entend bien les coaches, s’amuse-t-elle. Je suis déçue de ne pas avoir ma famille, mes parents voudraient être là. Mais c’est pour mieux refaire des compétitions avec le public l’année prochaine". La vice-championne de France de Pontchâteau estime avoir fait "une belle saison où il n’y a que du positif". Avec sa 5e place au Championnat d’Europe en mémoire, la 13e du jour veut se servir de cette performance pour progresser. "Rentrer dans le Top 8 c’est possible. On peut franchir les étapes… et peut-être qu’un jour j’arriverai à monter sur le podium, il faut rêver !". Bien qu’amusée en pensant à une médaille internationale autour de son cou, Perrine Clauzel a une saison de route et de VTT pour transformer ses rêves en réalité.

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