Matteo Jorgenson : « Ce n’est pas vraiment acceptable »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Vendredi, dans les tous derniers mètres de la deuxième étape du Tour de la Provence (2.Pro), Matteo Jorgenson a été victime d’un malheureux incident. Sur le côté gauche de la chaussée, alors que le sprint final venait d’être lancé, l’Américain a semblé heurter un spectateur et s’est retrouvé projeté au sol à pleine vitesse, alors qu’il paraissait en mesure d’aller chercher un très bon résultat. “C’était sur le côté gauche de la route, vraiment à l’extrémité. J’étais de plus en plus proche des barrières et il y a eu un mini temps mort. J’en ai profité pour essayer de me décaler un peu plus sur la droite mais à ce moment-là, quelque chose m’a heurté”, rapportait-il ce samedi matin pour DirectVelo. Tout s’est alors déroulé très vite. Quelque chose m'a frappé, un sac ou un bras… Ça a touché mon frein avant gauche et ça m’a directement mis au sol”.

Après coup, le coureur de la Movistar promet ne pas en vouloir à ce spectateur maladroit. “Ça fait partie de la course. Mais ça aurait tout de même sûrement été mieux si les barrières étaient différentes, disons obliques… C’est mieux pour notre sécurité, mais je ne suis pas énervé contre cette personne”. En réalité, l’ancien coureur du Chambéry CF souhaite généraliser le débat. Plutôt que de s’attarder sur cette seule situation, il préfère alerter l’UCI sur des problèmes globaux à la suite des mesures annoncées récemment par la fédération internationale la semaine passée. “Parmi les dernières mesures de l’UCI, il y a cette fameuse interdiction de certaines positions sur le vélo… Ils se sont concentrés sur ça mais il y a d’autres choses à gérer comme ces problèmes de barrières, justement, et la sécurité en règle générale. Il ne faut pas se focaliser sur le fait qu’un coureur se positionne sur le cadre ou non”.

LE BARRIÉRAGE COMME PRIORITÉ

Les barrières sont, selon Matteo Jorgenson, un sujet central. Il souhaiterait ne plus voir ces fameuses barrières avec des pieds sortants pour privilégier les barrières que l’on retrouve par exemple sur les routes du Tour d’Italie. Or le principe de l'utilisation de barrières plus sûres a justement déjà été décidé depuis le mois de décembre par le Conseil du Cyclisme Professionnel (lire ici) après plusieurs réunions d'un groupe de travail sur l'amélioration de la sécurité en course.

L'UCI a publié début février le calendrier de mise en application de ces mesures dans lequel figure la définition d'un standard pour les barrières de sécurité pour le cours de l'année 2021 (lire ici). 
“Il faut accentuer la sécurité. J’aimerais qu’il y ait automatiquement quelqu’un, chargé de la sécurité, qui repère le final de la course avant le passage des coureurs pour voir ce qu’il en est et comment sont aménagées les routes et les barriérages” (C'est aussi l'une des mesures décidées par l'UCI, d'abord pour les courses WorldTour, NDLR). L’athlète de 21 ans, 4e de la Ronde de l’Isard 2019, prend alors l’exemple de jeudi dernier et d’un final qu’il a trouvé “dangereux” dans Six-Fours-les-Plages. “Il y avait beaucoup de mobilier urbain. Il ne devait pas y avoir des trucs comme ça au milieu de la route, ce n’est pas vraiment acceptable. Sur des fins de course comme celle-là, si tu es à partir de la quatrième place, tu ne peux rien voir du tout des dangers de la route”

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