Boucles du Haut-Var : « On a fait de notre mieux »
Les cinq journées de course des Boucles du Haut-Var se sont conclues ce jeudi avec un dernier acte qui a vu la victoire au sprint massif de l’Italien Edoardo Sali au pied du village de Bras (voir classement). L’occasion pour DirectVelo de revenir sur la bonne tenue de la compétition varoise avec son organisateur, José Bertolino. Malgré la situation sanitaire actuelle, il est parvenu à rester debout avec ses collaborateurs. Entretien.
DirectVelo : Voilà, c’est fait ! Malgré la grosse frayeur des dernières semaines, les Boucles du Haut-Var ont bel et bien pu se tenir pendant cinq jours ! Est-ce une fierté ?
José Bertolino : Une fierté, non, car à partir du moment où l'on inscrit une course et qu'on ne nous dit pas non, voilà… C’est normal d’y aller. Parfois, il y a des problèmes, mais on essaie toujours de trouver des solutions. J'ai passé mon temps à reculer l'échéance. Au début, c'était le 1er janvier, puis le 15, puis en février... On a attendu très longtemps avant de savoir si ça allait tenir. La préfecture nous a “embêtés” mais c'était normal, ils étaient eux-mêmes embêtés et ne savaient pas où ils allaient. C'était difficile, surtout avec ce nouveau cycle après les élections, et avec de nouvelles villes étapes. Tout a dû être réorganisé à cause du confinement. J'ai fait les allers-retours entre Hyères et ici pour tout gérer, il a fallu s’employer.
Mais toute l’équipe de bénévoles n’a rien lâché...
Les mairies ne nous ont pas laissé tomber. On aurait pu avoir des coups de fils nous interdisant de traverser des communes, sachant qu'on en traversait 25, ce qui aurait tout remis en question. Mais ce n'est pas arrivé. Des signaleurs, des personnes âgées, n'ont pas voulu venir, je m'y attendais. On a jonglé et réduit la voilure, même si ça ne s'est pas trop vu. Le Président du jury nous a fait quelques reproches mais on a fait comme on a pu cette année.
« IL Y A DES CHOSES QUI ONT BIEN MARCHÉ, D’AUTRES MOINS »
Il a fallu s’adapter plus que jamais ?
Oui, certains venaient sur une course de vélo pour la première fois de leur vie, pour nous aider. J'ai passé mon temps à gérer des histoires de chauffeurs ou de signaleurs. Ce ne sont pas forcément tous ceux du Tour de France, c'est sûr, ce ne sont pas des pros... On nous reproche qu'il y avait quelques voitures sur la route, mais on ne peut pas tout boucler. On a fait de notre mieux.
On imagine que les dernières semaines ont été particulièrement stressantes !
Je suis bon dans la tempête (rires). Partir le premier jour à Ruans était déjà une victoire. C'était super. Puis tout s’est bien enchaîné. Il y a dix jours, on n'avait toujours pas la ligne d'arrivée pour Bras. On a changé de plan trois fois. Le Grand Prix de Bras, que l'on organise aussi, arrive en haut, au village. Mais là, c'était plus simple de rester en bas, notamment pour faire garer toutes les équipes etc. Il y a des choses qui ont bien marché, d'autres moins. C'est la vie. Le principal, c'est que les gens, et notamment les coureurs, soient contents. Et je pense que c’est le cas.