Ewen Costiou : « 180 km, je n'ai jamais fait ça »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Nouveau baptême du feu pour Ewen Costiou. Après avoir découvert la N1, le coureur des Côtes d’Armor-Marie Morin-U s’apprête à disputer sa première course en Coupe de France, au Grand Prix de Saint-Etienne Loire, ce samedi. "J'aime beaucoup comment ça court, comparé aux Juniors. Ça change, il n'y a pas beaucoup de temps morts. Je n’ai pas trop mal réussi à passer le cap pour l'instant. Tu fais beaucoup plus la course qu’en Juniors où tu passes ton temps à attaquer. Là quand tu attaques, ce n’est pas souvent, et c'est vraiment quand tu le sens. C'est beaucoup plus stratégique", synthétise-t-il, après avoir montré le maillot plusieurs fois aux avant-postes depuis le début de saison. "Je me sens bien sur les courses, je tente. Parfois je sens que je manque de force par rapport à d'autres mecs. Le niveau est relevé et c'est quand même un gros cap entre Juniors et Espoirs, et ça se ressent surtout en Espoir 1 je pense"

Pourtant les signaux de l’hiver n’étaient pas spécialement encourageants pour le coureur de 18 ans. "Au début j'avais un peu de mal à suivre, je n'étais pas très bon. Puis au final on faisait davantage de longues sorties et ça allait de mieux en mieux. Sur les premières courses, comme l'Essor, j'étais pas mal. Là c'est compliqué avec l'école car je fais des stages en entreprise. Je n'arrive pas toujours à avoir mon mercredi pour faire une longue sortie", regrette l’étudiant en Bac Pro Maintenance des Équipements Industriels, qui estime avoir encore une bonne dose de travail. "Il me manque de la force et de travailler l'endurance. 180 kilomètres ce samedi, je n’ai jamais fait ça. Au Poinçonnet c'était 160 et ça devenait dur à la fin. Je sais que ça va être dur, surtout sur la fin où ça va se faire entre les mecs les plus frais. Il y a un peu d'appréhension quant à la distance".

« ON ME DIT QUE JE MARCHE MAIS JE N’AI PAS DE RÉSULTATS »

Si la distance fait figure d’épouvantail pour le Breton, la motivation ne manque pas avant de prendre le départ. "En Juniors, parfois tu vas faire des 3e catégorie, ce n'est pas très motivant, mais là il n’y a que des belles courses depuis la reprise. Et ça continue samedi, j'ai hâte d'y être". Le parcours empruntera les hauteurs stéphanoises, ce qui n’est pas pour déplaire au 7e du dernier Championnat de France Juniors. "Nous sommes allés reconnaitre le parcours, c'est exigeant. Les deux derniers tours vont vraiment faire mal. C'est le genre de parcours que j'aime bien. Tu ne peux pas vraiment te reposer, tu es toujours en prise, soit en bosse, soit en descente. Je pense que c'est moins difficile que l'Essor, mais ça va être usant avec la distance, pour moi c'est ça qui va jouer. J'appréhende davantage la distance que les bosses"

Ewen Costiou est dans la Loire avec l’ambition d’enfin décrocher un résultat, qui le fuit depuis le début d’année malgré de nombreuses tentatives, lui qui n’a pas fait mieux qu’une 21e place sur la Ronde du Pays Basque. "J'ai envie d'être devant au classement. Sur les courses, on me dit que je marche mais je n'ai pas de résultats. Soit à cause de soucis mécaniques, soit j'en fais peut-être trop au début. Les 10-15 dernières bornes je craque. Comme à Locminé où j'étais dans la bonne, puis je n’avais plus de jus et j'ai serré le moteur", se rappelle-t-il. Le plateau de cette première manche de Coupe de France ne devrait pas le dépayser étant donné le niveau relevé depuis le début d’année. "Je m’attendais à ce niveau, avec des mecs qui sont là depuis longtemps et savent comment courir. Avec la différence d’âge, ils ont plus de force et certains ne font que du vélo, tu le sens".

DES RÊVES D’ISARD ET D’ÉQUIPE DE FRANCE

Ce samedi, Saint-Etienne sera une bonne préparation à la course de ses rêves : la Ronde de l’Isard. "C'est l'une des premières courses que j’ai connues. J'entendais du monde en parler, cette course me donne envie. C'est aussi pour l'expérience, dans les cols tu apprends. J'avais fait le Valromey et j'ai adoré. Je pense que ça se ressemble mais au niveau au-dessus. C'est beaucoup plus dur d'aller chercher une victoire, je pense que je peux l'oublier en Espoir 1, plaisante-t-il. Mais la faire serait vraiment bien !". Et puis à terme, si les résultats suivent, l’ancien coureur de l’EC Landerneau ne s’interdit pas de rêver à l’équipe de France. "J'aimerais bien l'intégrer dès l'année prochaine. Comme pour le stage au ski qu'ils avaient fait en début d'année, ça serait pas mal. Avoir un peu de résultats peut permettre d’être repéré assez rapidement. Même si je ne suis qu’Espoir 1, je suis assez ambitieux". Et Ewen Costiou compte bien le démontrer ce samedi, sur les hauteurs de Saint-Etienne.

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