Audrey Cordon-Ragot : « C'est toujours grisant d'être en tête »

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

Le maillot bleu-blanc-rouge d'Audrey Cordon-Ragot a crevé l'écran sur la route du Tour des Flandres. Sortie du groupe de tête après le sommet du Kanarieberg, elle a rendu les armes sur les pentes du Vieux Quaremont, après avoir franchi seule en tête le Taaienberg et le Kruisberg. La Championne de France de Trek-Segafredo revient sur son échappée avec DirectVelo.

DirectVelo : Il y a quelques jours, tu nous avais dit que ta meilleure chance était de saisir les opportunités (lire ici) et c'est ce que tu as fait ! 
Audrey Cordon-Ragot : Il fallait faire travailler les autres équipes, c'était mon rôle. Il fallait laisser mes coéquipières dans un fauteuil derrière pour qu'elles fassent le moins d'efforts possible. C'est toujours grisant d'être en tête du Tour des Flandres. J'ai passé un très bon moment. Je n'en peux plus mais c'est très bien. C'est juste embêtant de ne pas monter sur le podium pour l'équipe (voir le classement). Il manquait des jambes à Lizzy (Deignan) pour suivre les meilleures du premier groupe mais si elle avait été devant, on aurait pu jouer la gagne sur le sprint final. C'est dommage de laisser le champ libre à (Annemiek) van Vleuten. On a vraiment l'impression que derrière elle, ça ne coopère pas vraiment. Encore une fois, elle a bien joué le coup. 

Dans ton échappée, tu avais l'objectif de tenir jusqu'au Vieux Quaremont ?
Je ne calculais pas. J'appuyais le plus possible sur les pédales pour que ça dure le plus longtemps possible pour que derrière, les adversaires travaillent le plus longtemps possible. Je ne me suis pas posé de questions, j'ai juste tout donné. Je savais que c'était trop loin de l'arrivée. Je ne suis pas Annemiek van Vleuten. C'est compliqué pour moi de faire 50 kilomètres seule. Je savais que je serai reprise dans une des deux dernières bosses. Quand j'ai vu que je sortais seule, je savais que c'était peine perdue.

« JE SAVOURAIS LE MOMENT »

Justement, tu n'as pas regretté que deux-trois filles des grosses équipes ne t'accompagnent pas ?
Une équipe en plus avec moi, ça aurait été bien. Mais c'est la course, on ne calcule pas. Je suis quelqu'un d'offensif. J'étais seule, c'est comme ça. J'avais les infos dans l'oreillette mais j'évitais de me retourner, on n'est pas à l'abri d'une chute. Il faut rester concentrée. Je savourais le moment présent.

Est-ce l'un de tes meilleurs Tour des Flandres ?
Être à l'avant d'un Tour des Flandres, même s'il n'y a pas trop de public, c'est déjà super. C'est mon 12e Tour des Flandres, j'en ai connu des meilleurs physiquement, j'en ai connu des bien moins bons. J'ai connu des chutes. Donc oui, c'est un des meilleurs Tour des Flandres de ma carrière.

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