Romain Feillu ne pourra très certainement plus courir avant, au moins, le mois de mai prochain. En tant que coureur de N2, au CC Périgueux Dordogne, l’homme aux 20 victoires chez les pros ne fait plus partie des athlètes autorisés à s’aligner sur des compétitions hexagonales ces prochaines semaines. “Ils ont pris une décision, c’est comme ça. J’aurais sans doute mis l’accent sur le classement national plutôt que sur l’étiquette « haut-niveau » brute. Tu peux avoir 19 ans et être un jeune très prometteur mais ne pas être en N1. D’un autre côté, je n’ai pas envie de me plaindre…”, relativise l’ancien maillot jaune du Tour de France 2008.

“Forcément, je parle du classement national plutôt que du statut de coureur N1 ou N2 car ça me concerne directement et que le choix qui a été fait me met à l’écart du combat. Mais de toute façon, j’ai l’impression que même les coureurs de N1 vont peu courir ces prochaines semaines. Peut-être que s’il y avait eu beaucoup plus de courses pour les N1, j’aurais pu vivre cette situation comme une injustice. J’aurais pu faire l’envieux ou le jaloux. Mais ce n’est pas le cas”, précise pour DirectVelo celui qui a également une pensée pour les athlètes qui n’ont que très peu - voire pas du tout - couru en ce début d’exercice annuel. “Je me mets aussi à la place de certains coureurs de deuxième ou troisième catégorie, de ceux qui ne peuvent pas du tout courir depuis des mois déjà, des Juniors qui sont pour certains dans cette même situation… Ce sont eux, les vraies victimes de la situation. Pas moi”.

AUCUNE RAISON DE MARQUER UNE COUPURE

Le sprinteur de 36 ans, actuel 3e du Challenge BBB-DirectVelo, évoque “une période triste pour tout le monde, coureurs et organisateurs”, mais apprécie tout de même de pouvoir poursuivre ses sorties d’entraînement, comme ce lundi avec son ami Thomas Chassagne, du Team Pro Immo Nicolas Roux. “C’est déjà ça de pris”. Il y voit l’occasion de “continuer à prendre du plaisir sur le vélo et de s’aérer l’esprit, sans prise de tête”, dans les jours à venir. “Je vais me lancer des petits défis, monter des bosses à bloc, faire des sprints… Je ne ressens pas le besoin de couper. Après tout, pourquoi couper ? Il n’y a pas vraiment eu de saison, encore… On ne va pas se relâcher comme si c’était l’hiver ou qu’on partait pour trois mois sans la moindre course. Il faut se tenir prêt”.

Car Romain Feillu se veut confiant en ce qui concerne le moyen terme. “On parle d’un retour à la normale ou presque pour mai/juin. Le rythme de vaccination semble bon maintenant. J’ai envie d’y croire. Je veux imaginer une belle seconde partie de saison, avec un beau Championnat de France etc. C’est possible”.