Le « petit moment de gloire » d’Alan Boileau

Crédit photo Tour du Rwanda

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Alan Boileau n’est pas près d’oublier ce moment. Pour sa cinquième course en tant que coureur professionnel, l’athlète de 21 ans est d’ores-et-déjà parvenu à réaliser un rêve que de nombreux coureurs n’arrivent jamais à concrétiser sur toute une carrière : gagner chez les pros. Le sociétaire de la formation B&B Hôtels p/b KTM s’est imposé, ce lundi, à l’occasion de la deuxième étape du Tour du Rwanda. Le tout, en solitaire (voir classement). “En passant la ligne, j’ai eu le même frisson et le même ressenti que lors de ma seule victoire en Élite chez les amateurs”, raconte-t-il pour DirectVelo, tout juste rentré à l’hôtel, en faisant référence à son succès sur les routes de la SportBreizh, en 2019. “C’est un cap de passé”.

Le Finistérien le clame volontiers : il est actuellement “en très bonne forme”. Pour preuve : dimanche, lors de la première étape de la Classe 1 africaine, il a passé la majeure partie de la course à tenir la barre à l’avant du paquet. “Un coup est parti en début de course, il a pris trois minutes. J’ai roulé en tête de peloton avec un coureur d’Israël, toute la journée, du Km 30 au final. J’étais clairement dans un rôle d’équipier, au sacrifice des autres coureurs de l’équipe, raconte-t-il après coup. J’ai voulu tenir le peloton le plus longtemps possible car j’avais peur que ça parte dans tous les sens si je m’écartais. Lorsque j’ai fini par m’écarter, c’est parti en vrille, c’était bordélique, sans surprise… Alors, dans un dernier élan et un sursaut d'orgueil, il s’est encore une fois arraché pour finir le travail. J’ai réussi à revenir devant et à reprendre la main pour calmer un peu tout ça. Sur la toute fin, après avoir tout donné, j’ai vraiment dû laisser filer…”.

UN RÔLE D'ÉQUIPIER QUI LUI COÛTE LE MAILLOT DE LEADER

Cette grosse première journée ne l’a donc pas empêché d’être à nouveau actif ce lundi. “Ça va beaucoup mieux depuis un moment. Je n’ai plus de bobos et forcément, dans ces conditions, c’est plus facile”, se félicite celui qui avait connu des problèmes physiques ces dernières saisons (lire ici). “Je suis sorti à une quarantaine de kilomètres de l’arrivée, avec Valentin Ferron”. Le duo tricolore passe une quinzaine de bornes à l’avant. Puis à dix kilomètres du but, Alan Boileau remet encore le couvert en suivant un nouveau mouvement de course. Il se retrouve ainsi dans un quatuor qui est une nouvelle fois repris au cœur de la dernière difficulté de la journée. Mais jamais deux sans trois pour le Breton, qui ressort dans les dernières encablures. “J’imaginais que ça pouvait se faire. Il me restait un tout petit peu de ressources et par chance, et à ma grande surprise, j’ai réussi à ressortir et à tenir. De toute façon, je m’étais dit qu’avec toutes les cartouches que j’avais déjà lâchées, ça aurait été bête de ne pas aller jusqu’au bout de ma démarche. Et au final, ça s’est bien goupillé”.

Sur une course “vraiment différente” de tout ce qu’il a connu jusqu’à présent, avec “un parcours difficile et magnifique, où il y a un monde incroyable sur le bord des routes, comme lors des étapes de montagne du Tour de France”, l’ancien coureur du VCP Loudéac a réalisé un numéro. “J’ai eu mon petit moment de gloire. C’est super. Maintenant, je vais tâcher de m’appliquer pour le groupe”, promet celui qui signe par la même occasion le premier succès, en 2021, de la ProTeam bretonne. Malgré une arrivée au sprint massif la veille et, donc, cette victoire en solitaire le deuxième jour, Alan Boileau ne s’est pas emparé du maillot de leader dans les rues d’Huye. La faute au temps perdu dimanche, après avoir justement roulé en tête de peloton tout au long de la journée. “Ce n’est pas un regret. Je ne suis pas venu dans l’optique de jouer un général”. L’essentiel est en effet ailleurs avec cette première victoire chez les pros. Un moment unique dans une carrière cycliste.

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