Sam Culverwell : « J’ai foncé tête baissée »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

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Durant les trois jours en Eure-et-Loir, les coureurs de Trinity Racing ont chacun eu leur moment de gloire, ou en tout cas, ont réussi à faire parler d’eux. Si Luke Lamperti a remporté la deuxième étape, ses coéquipiers ont pu jouer leur carte à plusieurs reprises. Mais au départ ce dimanche, Sam Culverwell n’avait pas encore montré les crocs. Mission largement accomplie entre Bonneval et Chartres. "C’était une longue journée. Le départ était très tendu avec des bordures. Je me suis retrouvé dans le premier groupe avec deux coéquipiers". Mais pour ce faire, il doit fournir un premier effort et opérer la jonction seul sur un petit peloton emmené tambour battant par la Groupama-FDJ Continental et Swiss Racing Academy, en surnombre toutes les deux.

Puis lorsque tout le monde s’est calmé, le Britannique en a profité. "À 100 kilomètres, j’ai juste appuyé un peu plus fort. J’ai profité de quelques virages et l’abri de maisons pour prendre un peu d'avance. En étant à l’avant, mes coéquipiers à l’arrière n’avaient plus de pression, ça les a aidés sur une étape aussi plate". Étape plate certes, mais Sam Culverwell s’engage dans une opération suicidaire. Le vent souffle de plus en plus fort, les rafales remuent les champs de blé ou de colza, et les nuages pleurent à grosse gouttes. Complètement isolé dans la campagne, le coureur de 20 ans compte jusqu’à 3 minutes de marge sur le peloton. "C’était un peu une surprise d’être tout seul, que personne ne m’accompagne. Quelques gars ont essayé de revenir, mais je ne voulais pas les attendre car l’écart n’était pas suffisant avec le peloton. Ils ont d’ailleurs été repris. J’ai foncé tête baissée".

« C’EST MA PREMIÈRE VRAIE SAISON EN EUROPE »

Repris à une grosse dizaine de kilomètres de l’arrivée, le visage marqué et maculé de boue (voir photo) après plus de 90 kilomètres seul à l’avant dans la météo déchaînée de l’Eure-et-Loir, qu’est-il passé par la tête de l’ancien vainqueur de courses régionales belges. "Je ne regrette pas d’être parti seul, j’ai fait ce que j’avais à faire. C’était cool d’être à l’avant, c’était une dure mais belle journée !, admet-il, tout sourire en descendant du podium protocolaire, lui qui a été logiquement élu plus combatif du jour. C’était bien d’ôter la pression sur l’équipe en arrivant sur le circuit final, ils ont économisé de l’énergie, et heureusement pour nous c’est arrivé groupé à la fin. On obtient un bon résultat avec la 3e place de Ben (Turner)".

Alors qu’il n’a disputé que la Ronde de l’Isard en 2020, sans résultat probant, et couru des courses régionales belges en 2019, lorsqu’il évoluait au Team Estera, Sam Culverwell espère enfin lancer la machine en 2021. "Je veux juste continuer ma progression et m’améliorer. Je suis Espoir 3, mais c’est ma première vraie saison en Europe. Je veux simplement prendre de l’expérience et pourquoi pas viser quelques résultats aussi". Peut-être dans ces mêmes conditions météorologiques, lui qui s’est plu ce week-end dans l’Eure-et-Loir. "J’ai aimé ces conditions difficiles avec les bordures. C’est dur pour tout le monde, ça ne me dérange pas". S’il n’a pas été récompensé au classement, Sam Culverwell a impressionné avec son numéro solitaire.

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