Killian Théot : « C'était parfait »
Pour une fois, Killian Théot a pu mener, et gagner, le sprint parfait dont il rêvait. Arrivé victorieux sur la cinquième et dernière étape du Tour de la Manche qui reliait Avranches à Granville (voir classements), le Normand achève ainsi le week-end en beauté. Pourtant, la tactique définie au préalable par le CC Nogent-Sur-Oise ne ressemblait en rien à cela. Après cet heureux dénouement, le coureur de 21 ans revient sur sa journée pour DirectVelo.
DirectVelo : Comment as-tu géré le final pour parvenir à t’imposer ?
Killian Théot : On s’est dit que pour bien finir, il fallait faire un beau train. Julian Lino a bien emmené sur toute la ligne droite. On rattrape Romain Bacon qui était échappé dans le village. Il a emmené Kévin Avoine et moi jusqu’au rond-point. Kévin arrive à lancer le sprint avec vent de face, à 300 mètres. On m’a lancé dans les meilleures positions. Pour une fois, j’ai vraiment pu faire mon sprint. Souvent je suis gêné, il y a toujours un truc qui ne va pas. Là je n’avais fait aucun effort de la journée, j’ai juste lancé mon sprint. C’était parfait. On a réussi à faire 1 et 2. C’est super !
Les 400 derniers mètres te convenaient parfaitement…
J’aime bien quand le final est dur parce que je ne suis pas lourd pour un mec qui se débrouille au sprint. Pour moi, c’était parfait que ça finisse en montée. Je préfère les gros pourcentages mais un truc comme ça me convient très bien aussi. Je sais que je vais très vite au sprint, surtout quand ça arrive en bosse.
« ON AVAIT DEUX OPTIONS »
Kévin Avoine voulait lui général. Quel était votre plan ?
On devait faire une bordure. Tout le monde s’y attendait donc la surprise était difficile à créer. On s’est fait surprendre quand Lecamus-Lambert sort vers le kilomètre 100. On n’a pas super bien géré. On est resté en deuxième rideau. On n’a pas super bien couru à ce moment-là. On s’est fait avoir mais on avait toujours ma carte et je n’avais fait aucun effort de la journée. On avait deux options : on pouvait tenter de faire basculer le général ou jouer l’étape. Le leader (Simon Combes, NDLR) était vraiment trop fort dans le final. Il a résisté donc on a compris que ça se finirait au sprint.
Kévin aurait pu faire son propre sprint...
J'ai hésité à doubler Kévin parce qu’avec les bonifications il pouvait faire 2e au général. J’ai décidé de sprinter. Hier (samedi), j’avais tenté un coup avec Kévin. J’ai essayé de rouler pour lui dans le final mais on s’est fait avoir par les deux coureurs qui sortent (Simon Combes et Laurent Evrard, NDLR). J’ai pété dans la bosse, à un tour de l’arrivée. Ça a peut-être coûté pour aller chercher le général avec Kévin. Mais aujourd’hui, il m’a rendu la pareille.
« ELLE EST ENFIN LÀ »
Vous fonctionnez donc par renvoi d’ascenseur ?
Oui ! Au Loiret, Kévin m’avait lancé pour un sprint et ça m’avait fait gagner une place au général. Hier, j’ai essayé de lui rendre la pareille pour qu’il aille chercher le général. C’est important de rouler en équipe. Aujourd’hui, seul, je n’aurais jamais pu rentrer sur l’échappée. La cohésion d’équipe, c’est super important. Quand tu es entre potes, c’est facile. Même après la ligne, on était fous tous les deux. Que ça soit lui ou moi ou un autre de l’équipe qui gagne, nous sommes toujours super contents.
Comment imagines-tu la suite de la saison ?
On a complètement foiré la première manche de la Coupe de France N1 donc il faut remettre les pendules à l’heure. Sinon, on voudrait que chaque mec de l’équipe gagne au moins une course cette saison. C’est important pour le moral de chacun. On va essayer de continuer sur cette lancée. Ça fait un an et demi qu’on attendait une victoire sur une Élite Nationale (depuis Paris-Connerré 2019, NDLR) et elle est enfin là. J’espère que ça va lancer tous les gars de l’équipe.