Antonin Héron, réglé comme une horloge
Objectif rempli pour Antonin Héron. Au milieu de quelques grosses formations de N1 au Tour de la Manche, le coureur du Team Bricquebec Cotentin a fait mieux que résister. "C’est plutôt correct, j’ai rempli mon objectif du chrono. Samedi on a essayé de faire comme on pouvait. Même pour moi c’était l’inconnu. J’ai rarement disputé une course aussi longue, aussi bien en nombre d’étapes qu’en kilomètres puisqu’il y avait jusqu’à 170 kilomètres. J’appréhendais mais je me suis senti bien au final". Même s’il termine aux portes du Top 20, le coureur de 19 ans a montré qu’il était capable de suivre le rythme sur la journée décisive de samedi. "On est deux avec Romain (Chan Tsin) dans le final, on prend les coups mais on loupe celui qui va se jouer la 3e place, donc petite déception là-dessus. Mais sur la fin on est à notre place. Je suis content, je vois que j’ai progressé".
Pour le moment, l’heure est encore à la découverte sur ce format de courses par étapes. Même s’il était déjà présent sur le week-end du Tour du Pays de Lesneven. "Mais pour une première en Elite, cinq étapes ça tape un peu, rigole-t-il avant de prendre le départ de la dernière, à Avranches. Je n’avais pas fait plus de trois étapes, et ce n’est pas du tout la même chose !". Antonin Héron a ainsi découvert une nouvelle manière de courir dans la Manche. "J’ai bien aimé, samedi c’était long quand même… 170 bornes, je me suis un peu emmerdé à certains moments, s’amuse-t-il à nouveau. Mais j’aime bien, ce n’est pas pareil. On court plus sur la réserve pour ne pas être mort, il y a plus d’éléments à surveiller. J’ai appris beaucoup ce week-end, c’est un bel accélérateur. Courir différemment, c’est cool !".
« LE CHRONO, L’EFFORT QUE J’AIME LE PLUS DANS LE VÉLO »
C’est surtout vendredi matin, lors du chrono de Flamanville, que l’ancien Champion de Normandie Juniors de la spécialité s’est illustré, en prenant la 6e place. "L'objectif était le Top 10. Ça ne se joue à rien, c'est super serré. Il y a moins de deux secondes pour être top 5. J'ai donné tout ce que j'avais, il n'y a pas de regrets". Il aura même goûté à l’adrénaline du meilleur temps pendant quelques minutes. "C'était l'objectif de faire une perf au chrono. Jeudi je me suis débloqué en sortant dans le final. J’ai fait la course à l'avant mais ils m'ont fait péter, j'étais un peu frustré. J'avais envie de bien faire". Notamment sur une épreuve particulière, lui qui est originaire de Chef-du-Pont, dans la Manche. "Ça c'est le plaisir ! Je connaissais par coeur chaque partie sinueuse. Ce sont mes routes d'entrainement, c'est un régal. On arrive à deux bornes de chez moi à Sainte-Mère-Eglise, je connais tout par cœur. Il y a un peu de monde en plus, c'est marrant de tout connaître comme ça".
Seul face à la montre, Antonin Héron a montré qu’il était capable de rivaliser avec les coureurs de N1. "Je sens que je suis encore un peu en dessous par rapport à des N1, tempère-t-il. Je sens qu’il y a un palier à passer, mais je ne me sens pas débordé". D’autant qu’il a signé son meilleur résultat en Elite, lui qui n’avait pas fait mieux qu’une 19e place au Bousquet. "Sinon en chrono j'ai fait 14e au France Espoirs. Je n'avais jamais fait aussi bien. Ça fait du bien de se retrouver à l’avant, je vois que je progresse de manière régulière". Alors pourquoi ne pas se spécialiser dans l’exercice solitaire. "J'en ai vraiment envie, c'est ce que j'adore ! C'est l'effort que j'aime le plus dans le vélo. Chaque semaine j'essaye de faire au moins deux sorties de chrono. Ce n'est pas toujours évident mais je m'entraine bien dans ce domaine". Mais pas que. "J'aime bien les Classiques, ce sont des courses de guerriers". À son aise dans la Manche, Antonin Héron est prêt à conquérir d’autres terres.