David Gaudu le savait. Il n’a donc pas été surpris de voir Julian Alaphillipe attaquer dans la bosse à deux tours et demi de l’arrivée du Championnat de France. “Depuis une semaine, j’attendais son attaque dans la montée. Je savais ce que j’avais à faire”, reconnaît le leader de la Groupama-FDJ au micro de DirectVelo. Mais au moment où le Champion du Monde fait son effort, il reste toujours les membres de l’échappée matinale à l’avant. “Quand on est sorti, je me suis dit que rien n’était fini sur un Championnat, assure-t-il. Si ça s’arrêtait de rouler devant, il y avait un gros coup à faire. On pouvait rentrer, et les cartes auraient alors été redistribuées derrière. Mais ça ne s’est pas passé comme ça malheureusement… C’est le vélo et c’est la beauté des Championnats d’avoir une course débridée, avec souvent des vainqueurs différents”.

L’échappée a bénéficié du marquage entre les favoris. “Nous nous sommes même complètement enterrés, reconnaît le Finistérien. Et vu le circuit technique, ce n’était pas un désavantage d’être devant”. La Groupama-FDJ repart avec une médaille d’argent grâce à Rudy Molard, présent dans l’échappée matinale et qui n’a rien pu faire face à un Rémi Cavagna intouchable dans le dernier tour. Lui doit se contenter d'un Top 10 (voir classement). “Nous ne sommes pas passés loin du titre. Nous avions la plus grosse équipe sur le papier. Rudy va chercher un podium, c’est déjà pas mal, relativise le 9e du Critérium du Dauphiné. Bravo à Rémi, qui a fait un beau numéro dans le final. Il était peut-être le plus fort de l’échappée”.

Point positif de la journée, à moins d’une semaine du départ du Tour de France, les sensations sont bonnes. “Nous n’étions plus que quatre en haut de la bosse quand Julian a attaqué, avec Guillaume (Martin) et Benoît (Cosnefroy). J’étais à ma place dans la montée même si j’ai toujours un peu de mal sur les courses d’une journée”. Cap maintenant sur le Tour de France. “Je suis motivé, il faudra bien récupérer cette semaine. J’ai hâte d’être au grand départ à Brest”.