Lenny Martinez : « Cian n’est pas imprenable »
On prend les mêmes et on recommence. Comme hier, sur les routes menant à Morestel, Lenny Martinez et Cian Uijtdebroeks se sont expliqués à deux sur les pentes du Grand Colombier, avant de basculer vers Culoz pour l’arrivée de la troisième étape de l’Ain Bugey Valromey Tour. Mais cette fois, c’est le Français qui a pris le dessus au sprint (voir classement). "Ça fait plaisir quand même !, sourit-il, presque soulagé. Après avoir fait 2e hier (dimanche), là c'est sympa de gagner même si pour le général ça va être difficile de le lâcher. Mais c'est déjà bien d'être avec lui et gagner vu son niveau". Car le jeune coureur belge fait office d’épouvantail dans la catégorie Juniors.
"C'est quand même Cian, reprend Lenny Martinez. Beaucoup en parlent comme le meilleur Junior du monde, ça prouve qu'il n'est pas imbattable, et que quand on a un bon niveau, on peut s'approcher de lui, il n'est pas imprenable". Mais comme hier, il a fallu porter l’estocade à un moment de la course pour sortir tout le monde de la roue. Gros rendez-vous du jour, c’est le Grand Colombier qui a permis ce scenario. "Personne n'a trop attaqué, Cian s'est mis devant avec Jan Christen. Cian a commencé à rythmer les watts au seuil. Je me suis dit qu’on était pas mal. En me retournant on n'était plus que 20, c'était donc pas mal aussi", rigole-t-il.
« C’EST QUAND MÊME L’ÉTAPE DU GRAND COLOMBIER »
Il a ensuite fallu porter l’offensive décisive. "Cian a attaqué dans les lacets raides. Romain (Grégoire) y est allé puis a fait la cassure, donc j'y suis allé, ça a pété et on est parti à deux". Comme dimanche, il a fallu encore jouer en un contre un. "On s'est attaqué plusieurs fois, un attaquait, l'autre contrait, sans jamais se détacher. On se regardait un peu donc j'attaquais pour qu’on puisse monter un peu plus vite". Puis une fois dans la descente et au-delà, il n’était plus temps de s’attaquer. "La descente, on l’a bien négociée tous les deux, on n'a pas perdu de temps. Ça s'est un peu regroupé derrière, j'ai l'impression que ses coéquipiers roulaient sur lui. C'est revenu un peu petit à petit".
Mais là encore, les groupes derrière ne les reverront plus, malgré les tentatives de Romain Grégoire. "On est passé de 15" à 1' dans le final. Je suis passé aux 800 mètres, puis il n'est jamais repassé. On a beaucoup ralenti, on était côte à côte. On a lancé en même temps et je l'ai détaché". Permettant à Lenny Martinez de décrocher un succès de prestige devant son meilleur ennemi, et au terme d’une ascension aussi mythique que le Grand Colombier. "J'y ai pensé en course, je me suis dit si je gagne, c'est quand même l'étape du Grand Colombier. Je voyais qu'on avait fait 1500 mètres de dénivelé, ça va être fou sur Strava", plaisante-t-il. Désormais, il ne reste que deux étapes aux deux coureurs pour se départager, ou à d’autres adversaires pour tenter un coup de poker.