Morgan Kneisky se tient prêt au cas où
Morgan Kneisky sera finalement remplaçant pour l’Américaine aux Jeux Olympiques de Tokyo. Le Bisontin de bientôt 34 ans livre son ressenti à DirectVelo avant de s’envoler pour le Japon. Le triple Champion du Monde de la spécialité évoque également son avenir.
DirectVelo : Comment as-tu accueilli le fait de ne pas être titulaire pour les JO ?
Morgan Kneisky : C’est forcément une grande déception. C’est la troisième non sélection consécutive après les Championnats du Monde à Pruskow (2019) et à Berlin (2020). J’ai fait énormément de travail sur trois années pour finalement rien du tout. J’ai l’impression d’avoir été puni après ne pas avoir ramené de médaille pour la première fois au Championnat du monde 2018. C’est difficile à vivre malgré le niveau de performance qui est toujours là.
« J’ESSAYAIS DE NE PAS TROP AVOIR DE PENSÉES NÉGATIVES »
Quand l'as-tu appris ?
Je l’ai appris assez récemment. Il y avait déjà eu une première sélection de faite pour les JO 2020. Ça avait déjà annoncé une certaine couleur. Ça s’est fait tout dernièrement. Avec le manque de compétitions, la sélection a été annoncée tardivement.
Est-ce que tu t’y attendais ?
On s’imagine toujours le meilleur mais aussi le pire. J’essayais de ne pas trop avoir de pensées négatives car sinon, on se déconcentre un peu de ses objectifs. Je tentais de ne pas trop y réfléchir et de me donner à 100 % sur ce que j’avais à faire à l’entraînement, sachant qu’il n’y avait pas de compétition. S’entraîner dur, ce n’est déjà pas facile alors si en plus, on pense au négatif, on ne va pas loin.
« JE VAIS ME DONNER À 100 % ET REMPLIR MON RÔLE DE REMPLAÇANT »
Dans quel état d’esprit abordes-tu le dernier stage avant les Jeux Olympiques ?
Je suis quelqu’un qui se donne toujours à 100 %. Le rôle de remplaçant est aussi très important car il peut se passer n’importe quoi. Benjamin (Thomas) et Donavan (Grondin) vont avoir des courses sur route prochainement. Derrière, il va y avoir des compétitions sur piste où c’est assez dangereux. Je pense à Benjamin surtout sur l’Omnium. Tout le monde prend des risques aux Jeux. Il peut se passer n’importe quoi jusqu’à la veille de l’Américaine. Je vais me donner à 100 % et remplir mon rôle de remplaçant quoi qu’il arrive. C’est ma mentalité. Je ne vais pas y aller en « déroulant ». Je vais garder ma ligne de conduite comme si j’allais être titulaire et courir.
Comment vois-tu ton avenir dans le vélo ?
Je fais de la piste pour être Champion du Monde ou Champion Olympique. C’est râpé pour maintenant. Paris 2024, je n’y serai pas en tant qu’athlète. Je n’ai pas été sélectionné sur les deux derniers Championnats du Monde. Est-ce que je le serai pour les prochains en octobre ? Ça pourrait être un objectif. Vu comme c’est engagé sur les dernières sélections, je ne sais pas du tout s’ils me referont confiance un jour. Je vais faire un dernier hiver sur la piste quoi qu’il arrive avec les 6 Jours en espérant qu’il y en ait. Derrière ça, je vais passer mes diplômes et commencer ma formation de DEJEPS à Besançon à partir du mois d’octobre. Je vais faire le nécessaire pour pouvoir transmettre toute mon expérience et mon expertise de l’Américaine pour en faire profiter qui en voudra.