Daniel Verbrackel : « On peut mieux faire »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Dimanche dernier, le succès d’Emiel Vermeulen lors du Grand Prix de Pérenchies (1.2) a été vécu comme un véritable soulagement du côté de la formation Xelliss-Roubaix Lille Métropole. Comme l’espoir d'une seconde partie de saison plus réjouissante que la première, surtout. Car du côté du staff de la Continentale nordiste, on n’est pas franchement satisfait du rendement de la majeure partie de l’effectif en cette saison 2021, jusqu’à présent. Pas question de désespérer pour autant, bien au contraire. DirectVelo fait le point avec le manager Daniel Verbrackel avant le départ du Tour de l'Ain (2.1), ce jeudi. 

DirectVelo : Auteur de plusieurs Top 10 depuis le début de la saison, Emiel Vermeulen vous a apporté une victoire en Classe 2, dimanche dernier, sur les terres nordistes !
Daniel Verbrackel : C’est une très bonne chose, il n’y a pas de petite victoire. Ce que je veux retenir de cette journée-là, au-delà de la victoire, c’est la manière. L’équipe a très bien couru, collectivement, et plusieurs coureurs du groupe auraient pu gagner. Tout ça n’est pas dû au hasard. Nous avions effectué un bon stage de préparation la semaine précédente. Nous sommes prêts pour les courses qui arrivent : le Tour de l’Ain, le Tour du Limousin, le Tour du Poitou-Charentes, la Polynormande… C’est parti pour la seconde partie de saison ! Nous avons douze coureurs opérationnels, sans oublier nos deux nouveaux stagiaires, ce qui fait quatorze. Nous allons pouvoir tourner et améliorer la qualité de l’équipe grâce à cette plus-value.

« NOUS N'ÉTIONS PAS SATISFAIT DU COMPORTEMENT DES COUREURS »

Simon Combes et Guillaume Dauschy seront en effet stagiaires dans l’équipe cette saison. Pourquoi s’être tourné vers ces deux profils ?
Tout d’abord, on a tenu à privilégier la proximité. On cherchait des coureurs originaires des Hauts-de-France. Or, on ne peut pas dire qu’il y ait un panel énorme de coureurs de très bon niveau dans la région. Pour autant, ce ne sont certainement pas des choix par défaut. Dauschy a montré certaines qualités, c’est un gamin issu du VTT qui ne s’intéresse à la route que depuis trois saisons. Il a également un cursus scolaire intéressant. C’est “la tête et les jambes”, comme on dit. Même chose pour Combes, dont on connaît déjà les qualités. Ce sont deux coureurs intéressants en qui nous fondons de bons espoirs.

C’est surtout l’occasion d’apporter du sang neuf à l’équipe !
C’était important après une première partie de saison dont je ne suis pas content. Et dont nous ne sommes pas contents, avec l’ensemble du staff. Ce n’est pas que moi… Je parle de Fred (Delcambre), de Michel (Dernies). Les performances du groupe ne nous convenaient pas. Combes et Dauschy doivent nous apporter une nouvelle dynamique. On les attend notamment sur le Tour de Savoie Mont-Blanc (2.2). On compte sur eux sur des terrains plus escarpés, ce qui nous a fait défaut jusqu’ici cette année.

Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné pour le moment en 2021 ?
Pas mal de choses. Nous n’étions pas satisfaits du comportement des coureurs en course. Mais nous prenons aussi notre part de responsabilités. Le problème, c’est que Fred et moi passons déjà pas mal de temps à travailler au devenir de l’équipe. On ne peut pas se démultiplier. Mais on est tous responsables. Il nous a sûrement manqué un ou deux stage(s) supplémentaires en début de saison. Il y a aussi eu des problèmes de matériel qui ont pénalisé les coureurs. Mais d’un autre côté, ces mêmes coureurs n’ont pas toujours été assez impliqués, et appliqués. Sur le Grand Prix de Nogent, qui est une course à notre portée, on s’est fait piéger par la première très grosse échappée. Ce n’est pas normal. On doit être concentrés du premier au dernier kilomètre… Dans tous les cas, nous avions besoin de parler, d’analyser tout ça. Alors, durant notre récent stage de juillet, nous avons eu des entretiens individuels avec chaque coureur. Une dizaine de minutes par coureur, pas plus. Ils n’ont pas beaucoup parlé, ils avaient juste à écouter (rires). On leur a expliqué ce qui ne nous plaisait pas, et ce que l’on attendait d’eux. Je crois que le message est passé, et on a vite vu la différence à Pérenchies. J’espère que ça va se confirmer dans les semaines à venir, au niveau supérieur. 

« IL FAUT CONTINUER DE SE BATTRE »

Il est tout de même plus difficile d’exister dans les courses de niveau plus élevé pour une formation de troisième division…
On a conscience que c’est plus compliqué, c’est sûr. Mais nous parlons quand même de coureurs qui, pour la plupart d’entre eux, espèrent monter au-dessus à terme. Ils doivent donc pouvoir performer. Chacun a des ambitions personnelles et chacun doit avoir sa chance. On veut un groupe collectif, qui court intelligemment, mais on veut laisser une chance de s’exprimer à chacun. On n’est pas là pour travailler uniquement pour Emiel Vermeulen et lui emmener les sprints. Je comprends la déception de Sam (Leroux), dimanche dernier…. (Il a été repris dans les cent derniers mètres après une échappée, NDLR). Mais il y en aura d’autres. 

C’est presque une nouvelle saison qui débute pour le groupe !
Oui, il faut continuer de se battre. Et surtout, j’insiste : je suis content du travail de l’équipe à Pérenchies et je veux leur dire. Ils méritaient de gagner, et ça m’aurait fait chier qu’ils ne gagnent pas. Ils voient que quand ils courent de la bonne façon, ils peuvent être récompensés. C’est un joli boost pour la suite de la saison. 

D’autant que vous avez des coureurs de qualité dans cet effectif…
Bien sûr ! Jordan (Levasseur) s’est blessé dès l’Etoile de Bessèges mais je sais qu’il est très motivé pour retrouver son meilleur niveau. Il a déjà prouvé, par le passé, qu’il avait de grosses capacités. Il n’a pas encore trouvé la possibilité d’exprimer tout son potentiel jusqu’ici mais ça va venir. Même chose pour Dylan (Kowalski). On parle d’un garçon qui a fait partie des meilleurs Espoirs de sa génération. Il doit retrouver la confiance mais il est capable de très belles choses. On attend mieux de ces garçons-là car on sait qu’ils peuvent le faire. On peut mieux faire, tous ensemble. 

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