Matéo Allard, agir et ne pas subir
Un bel été. C’est ce qui vient contraster avec un début de saison compliqué pour Matéo Allard. Après une 8e place sur une étape du Tour des Deux-Sèvres au mois de juillet, le Savoyard de 19 ans a pu participer au Tour de Savoie Mont-Blanc (voir classement). Au retour de sa première course avec les pros, le sociétaire d'AG2R Citroën U23 Team fait le bilan pour DirectVelo.
DirectVelo : Avec quelles ambitions te rendais-tu au Tour de Savoie Mont-Blanc ?
Matéo Allard : Je suis Espoir 1 donc j’y allais pour découvrir, apprendre et prendre de l’expérience. Je ne m’étais pas mis de pression. Je savais qu’il y aurait du niveau et que ça allait être dur mais c’était important comme course. Je m’étais bien préparé. L’objectif était de ne pas subir et d’être un peu acteur sur la course. C’est de la montagne et ce n’est pas loin de chez moi donc ça comptait.
Cette course a-t-elle correspondu à tes attentes pour une première ?
Ce n’était pas vraiment comme je l’avais imaginé. Je n’avais jamais fait de course professionnelle. Je sais que ces courses là ne se déroulent pas de la même manière et je m’y attendais un peu. Mais il y avait quand même des amateurs donc je pensais que ça pouvait bouger plus. Finalement non. Je pensais aussi que le niveau serait plus élevé et que j’allais plus souffrir mais ça allait.
« JE NE SUIS PAS TRÈS LOIN »
Donc tu te sentais bien ?
Je suis tombé à la première étape donc les deux premiers jours ont été un peu difficiles. Le temps que je me remette, il restait deux étapes. Je me sentais bien et j’ai voulu tenter des choses. Je voulais me tester et ça a plutôt bien marché donc je suis content (26e puis 35e des deux dernières étapes, NDLR). Ce que j’en retiens c’est que je ne suis pas très loin. Il me manque encore un petit cap à franchir pour avoir le niveau et être acteur sur ce genre de courses. A la Ronde de l’Isard, j’aimerais faire quelque chose par exemple. Il faut que je travaille encore et je pense que ça pourra le faire.
Qu’est-ce qui pèche encore selon toi ?
Sur le Tour de Savoie Mont-Blanc, je pense que j’aurais pu faire mieux sur les parties plates. Sur la dernière étape, avant la montée de la Toussuire, ça roulait fort, à plus de 50km/h. C’est là que j’ai vraiment subi. Je pense qu’il faut que je prenne de la force. Je suis grimpeur-puncheur disons. Mais j’aime bien les montées de 20 minutes environ. Je n’ai pas encore eu le temps de faire toutes les courses et de savoir exactement ce qui me convient.
« J’AI PERSÉVÉRÉ »
Est-ce la force qui t’a manqué en début de saison aussi ?
L’année dernière, en Juniors, on a eu une saison un peu rabotée, c’est peut-être pour ça. Il me manquait un peu de force. Le début de saison était vraiment compliqué. J’ai eu du mal et je subissais sur toutes les courses même en Toutes Catégories. Je n’arrivais pas à être acteur. J’ai persévéré. Petit à petit ça allait mieux, à partir du mois d’avril notamment. Je commence à pouvoir tenter des choses sur de belles courses.
Courir pour Chambéry en Savoie, et en étant Savoyard, tu ne pouvais pas être plus à domicile…
Oui ! C’est bien de pouvoir courir à Chambéry. Déjà au Tour de Savoie Mont-Blanc, tout le monde reconnaissait le maillot et les gens m’encourageaient en criant mon nom alors que je ne les connaissais pas. Ça fait plaisir. Je n’aurais pas imaginé courir pour Chambéry avant d’y être. L’année dernière je devais aller dans une autre équipe de N1 (Charvieu-Chavagneux IC, NDLR). Loïc Varnet m’a appelé en octobre pour me dire qu’il restait une place. Ils m’ont bien accueilli et je suis bien là maintenant.