Florian Lipowitz, du biathlon au cyclisme
Florian Lipowitz arrive sur son terrain de jeu sur le Tour de l’Avenir. L’Allemand est le mieux placé au classement général de sa sélection (18e à 2’31“ – voir classement) avant d’entamer les trois prochaines étapes de montagne. Le coureur de bientôt 21 ans évoque à DirectVelo ses ambitions sur cette épreuve et revient sur son parcours.
DirectVelo : Tu es en embuscade avant les premiers grands cols du Tour de l'Avenir…
Florian Lipowitz : Les premiers jours ont été très mouvementés. J'ai chuté deux fois. Je suis tombé lors de la première et de la troisième étape. La première fois, c'était dans une descente. La seconde fois, la route était humide et j'ai glissé. Je m'en sors avec quelques blessures superficielles. Mais maintenant, je me sens mieux et on arrive dans la montagne. On est bien sorti de ces premières étapes. Je reste plutôt bien placé au classement général. On pourra gagner beaucoup de temps comme en perdre autant ces prochains jours.
« UN TOP 5 SERAIT TRÈS BIEN »
Que vises-tu sur ce Tour de l’Avenir ?
Je suis là pour jouer le classement général, mais il y a beaucoup d'hommes forts. J'ai une bonne équipe autour de moi. Ils ont tout donné pour moi jusque-là. Je ne me suis pas spécialement fixé d'objectif de place. Je vais donner le meilleur de moi-même et voir à quelle place je peux terminer. Un Top 5 serait très bien, mais il y a beaucoup de candidats pour ça. Je pense que la décision se fera surtout sur les deux derniers jours. Si j'ai l'occasion, j'essaierai aussi de gagner une étape, mais je vais surtout me focaliser sur le classement général et sur mes principaux adversaires.
Comment t’es-tu préparé ?
Je suis allé faire un stage en altitude en Autriche, trois semaines avant le Tour de l'Avenir. J'y suis resté pendant trois semaines. Je me suis bien entraîné. Ça devrait porter ses fruits quand on passera les 2000 mètres d'altitude. Je pense que je me suis bien préparé.
Tu es venu sur le tard au vélo…
J'ai commencé le cyclisme seulement l'an dernier. Jusque-là, je pratiquais le biathlon depuis l’âge de huit ans. Puis je me suis blessé à un genou. À ce moment-là, je ne pouvais faire que du vélo pour m'entraîner. Progressivement, j'en ai fait de plus en plus. Par la suite, j'ai eu quelques contacts notamment avec Dan Lorang, le directeur de la performance de l'équipe BORA-Hansgrohe. Il m'a fait passer des tests sur le vélo. Tirol KTM Cycling Team m’a ensuite offert la possibilité de courir avec eux. J'ai alors dû choisir dans quelle direction j'allais me diriger. Je me suis dit que je pouvais essayer le cyclisme en compétition.
« JE DOIS ENCORE ALLER CHERCHER DE GROS RÉSULTATS »
Tu partages ta vie entre l’Allemagne et l’Autriche….
À 14 ans, j'ai rejoint un pensionnat en Autriche pour le biathlon car il ne neige pas beaucoup dans ma région du Bade-Wurtemberg en Allemagne. Dans cette école, tout était organisé autour du sport. J'y suis resté jusqu'à mes 19 ans. Je continue à vivre la moitié du temps en Allemagne et l'autre moitié en Autriche, dans le Tirol, parce que mes parents y ont une maison. L'été, je préfère m'entraîner en Autriche, ça me permet de travailler en montagne, dans des cols assez longs. Le reste du temps, je vis dans le Bade-Wurtemberg qui est une région vallonnée mais qui n'a rien à voir avec l'Autriche.
Comment te définirais-tu ?
Je me considère avant tout comme un grimpeur, avec une préférence pour les longues ascensions. Je grimpe de manière plutôt régulière. J'ai encore beaucoup de choses à apprendre, notamment pour courir en peloton. J'ai aussi des lacunes dans les contre-la-montre, notamment par équipes. Il me reste du boulot pour intégrer une équipe du WorldTour, mais je pense que je suis sur la bonne voie. Je progresse bien, je dois encore aller chercher de gros résultats.
Quel est ton sentiment pour le moment sur ta saison 2021 ?
Je suis assez satisfait. J'ai eu des bons jours, mais aussi des mauvais. J'ai fait un bon hiver pour préparer au mieux la saison. Dès les premières courses, je sentais que j'étais en bonne condition et ça continue. J'étais content de terminer 17e du Tour des Alpes. Ça m'a permis de me frotter au niveau auquel je souhaite évoluer plus tard.