Sabrina Stultiens : « Fière de ne pas avoir lâché »
Sans véritablement le vouloir, Sabrina Stultiens s’est lancée dans un drôle de numéro, ce vendredi. Lors de la troisième étape du Tour féminin de l’Ardèche (2.1), tracée autour d’Avignon, la Néerlandaise de la Liv Racing a passé la quasi-totalité de l’étape seule en échappée. Et elle a eu le temps d’y croire. DirectVelo a recueilli la réaction de l’athlète de 28 ans après l’arrivée.
DirectVelo : L’étape a dû te paraître particulièrement longue, seule à l’avant !
Sabrina Stultiens : Oh oui, c’était très long ! Au début, quand je me suis retrouvée seule devant et que j’ai compris que j’allais passer une bonne partie de la journée dans cette situation, je n’ai pas voulu trop regarder le nombre de kilomètres qu’il restait sur l’étape (rires). Je voulais simplement me concentrer sur mon effort et trouver un rythme qui pouvait me permettre d’aller très loin. Et pourquoi pas de faire douter le peloton. L’écart grimpait de plus en plus, ça m’a donné de la confiance. Mais je savais aussi que la dernière partie de l’étape ne m’était pas favorable car c’était tout plat… Le peloton allait forcément avoir la possibilité de me reprendre beaucoup de temps en peu de kilomètres. Alors même avec cinq minutes d'avance, c'était très loin d'être fait. Et ça n’a pas loupé. Beaucoup de sprinteuses voulaient jouer la victoire d’étape et sur la fin, il m’était impossible de rouler aussi vite que le peloton, même si j’ai roulé le plus vite possible.
Mais tu y as cru !
Bien sûr. Si tu n’essaies pas, tu ne peux pas y arriver. Il n’y a rien de plus certain que ça. Depuis que je suis pro, j’ai toujours raisonné de cette façon-là. Je veux tenter ma chance. Il faut avouer que ça ne marche pas souvent, mais il suffit d’une fois…
« DIX KILOMÈTRES DE TROP »
As-tu hésité à passer la journée seule à l’avant, lorsque tu as compris que personne n’allait t’accompagner dans ta tentative de fugue ?
Au tout début, je me suis demandé ce que j’allais faire. J’attendais un peu, je temporisais, en espérant que d’autres filles me rejoignent un peu plus tard. Mais ça n’a jamais été le cas et surtout, je me suis retrouvée rapidement avec 1’30” d’avance. Alors je me suis décidée à tenter. Il y avait dix kilomètres de trop pour aller au bout mais je suis fière de ne pas avoir lâché. Peut-être que ce sera pour la prochaine fois.
Cette semaine, tu peux te faire plaisir alors que tu es souvent cantonnée au rôle d’équipière…
Tout le monde a sa chance dans l’équipe. Y compris ici. Chacune peut partir en échappée et je sais que c’est ma meilleure opportunité d’espérer gagner une course. J’aime les courses françaises, italiennes, espagnoles… Sur ces routes vallonnées, avec des routes sinueuses, ça me plaît. On peut espérer piéger les favorites de temps en temps. Je vais profiter à fond de cette course car c’est l’avant-dernière de ma saison. Ensuite, il me restera simplement Paris-Roubaix, ce sera une sacrée découverte.