Marine Strappazzon serre les dents

Crédit photo Clémence Ondet

Crédit photo Clémence Ondet

Marine Strappazzon ne peut actuellement pas donner sa pleine mesure sur un vélo. “Je suis dans une période où j’essaie de me mettre dans un train. Je sens que si je dépasse ce train là j’explose et après j’ai des douleurs en bas du dos, je n’arrive pas à savoir ce que c’est. Mon objectif sur les courses est donc de gérer l’effort tout du long“, explique au micro de DirectVelo la sociétaire du Team Royalbikeshop.com.

« DES COUPS DE COUTEAU DANS LA FESSE »

Lundi dernier, la cycliste de 27 ans a terminé sur le podium du cyclo-cross International de Dijon (voir classement). “J’ai pris un bon départ mais j’ai essayé de ne pas me mettre dans le rouge. Anaïs (Morichon) est passée devant moi donc j’essayais de rester pas loin d’elle et de regarder les trajectoires. C’était bien d’être deux de la même équipe à l’avant, ça fait plaisir. Je suis restée à un bon rythme, j’ai essayé de le tenir. Marlène (Petit) est arrivée et m’est passée devant direct. J’ai hésité à la suivre mais j’avais peur d’exploser complet et de finir loin“.

Son but était de marquer des points UCI. “On commence la saison avec ces gros points. Le placement sur les lignes en Coupe de France est quand même important donc j’ai voulu gérer l’effort et reprendre du plaisir en étant aux avant-postes“. Lors des deux premières étapes de la Coupe de France à Pierric et Quelneuc, elle a déjà été gênée par ces douleurs. “J’avais mal au bout d’un tour ou un tour et demi. C’est comme des coups de couteau dans la fesse“. Sur la dernière manche, elle a pu intégrer le Top 10 (voir ici). “Mais il manquait du monde. Si on regarde un peu et qu’on rajoute les filles qui n’y étaient pas, le Top 10 n’est pas encore là. Il y a du boulot et je ne lâche rien. J’espère retrouver un meilleur niveau pour les prochaines semaines“.

« J’AI FAIT LE CHOIX D’ARRÊTER LA ROUTE »

Marine Strappazzon prend son mal en patience. “J’ai des examens à passer mais ça sera en décembre donc il faut patienter jusque là. J’ai pas mal de séances de kiné et d’ostéopathe, on ne sait pas ce que c’est“. Ce week-end, elle va prendre part à deux cyclo-cross en Espagne, à Llodio et Karrantza. Puis elle sera sur les deux manches nationales à Bagnoles-de-l’Orne. “J’espère me sentir mieux. J’avais pour objectif d’aller à Besançon pour la Coupe du Monde mais ça sera peut-être un peu compliqué au vu des quotas et du nombre de filles qui s’intéressent à cette Coupe du Monde. On va prendre les cross les uns après les autres et voir avec les sensations et les douleurs. Quel que soit le résultat, j’ai l’équipe qui me soutient à fond. On s’en rend compte quand ça ne va pas trop, on compte les personnes qui sont là et le soutien est important dans ces moments. J’ai un tempérament à ne rien lâcher, je vais serrer les dents jusqu’à décembre. Selon les résultats de mes examens on avisera, mais dans tous les cas je finirai la saison en donnant le meilleur de moi-même“.

Après la saison dans les sous-bois, la lauréate du Prix des Communes de Nogent l'Abesse et Beine-Nauroy en 2018 ne retournera pas sur le bitume avec St-Michel-Auber 93. “J’ai fait le choix d’arrêter la route. C’était ma dernière saison. J’ai fait 20 ans de vélo, j’ai vécu des moments top, j’ai fini mes plus belles années avec St-Michel-Auber 93. On m’a proposé de passer pro avec l'équipe, mais il y a encore un cap à passer au niveau physique et je suis en région parisienne. C’est difficile de s’entraîner là-bas, je commençais à en avoir marre. Si j’avais été dans un autre cadre, la décision aurait pu être différente mais je suis à Paris“. Néanmoins, elle a envie de continuer à s’investir dans le milieu. “Je veux rendre la pareille de tout ce qu’on m’a donné. Je vais aller sur des évènements et aller avec les filles sur des courses, les masser, les soutenir. Je vais passer de l’autre côté. Ça serait top“. Concernant son avenir dans le cyclo-cross, elle décidera à l’issue de cet hiver.

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