Philippe Wagner Cycling : « Montrer qu’on mérite notre place »
Première saison et donc première page à écrire pour la toute nouvelle équipe de N1, Philippe Wagner Cycling. Pour cette année inaugurale, l’équipe basée en Haute-Saône pourra compter sur des noms bien connus du peloton amateurs, tels que Thomas Acosta, Clément Braz Afonso ou autres Aurélien Doléatto. Mais aussi Charlie Quarterman, redescendu de la WorldTeam Trek-Segafredo (voir l’effectif ici). Un groupe solide sur le papier, qui devra prouver sa valeur dans les classements. À cette occasion, Raphaël Porentru, directeur sportif de l’équipe, fait le point avec DirectVelo sur cette avant-saison, aborde le calendrier et ses ambitions pour son groupe.
DirectVelo : Comment te sens-tu avant de démarrer cette première saison ?
Raphaël Porentru : C’est plutôt positif, je suis enthousiaste, c’est le début d'une aventure. Ce début de saison va venir concrétiser la partie préparation qu'on a effectuée. On va se découvrir sous un autre jour. L’état d'esprit est donc plutôt bon, je suis satisfait de ce que j'ai vu lors des rassemblements. On arrive avec beaucoup d'humilité mais énormément d'ambitions. On va avoir l'occasion de se jauger sur le début. On va en stage à La Londe du 11 au 20 février, avant de participer au Centre-Var et aux Boucles du Haut-Var, puis la première manche de Coupe de France N1 (quatre coureurs participent par ailleurs ce week-end à l'Essor Basque, NDLR). Ça va être l'occasion de s'étalonner. On est assez enthousiaste.
Comment t’es-tu retrouvé dans ce projet ?
Personnellement, j'ai un passif entrepreneurial, j'ai été fondateur d'une marque de chaussettes cyclistes qui est numéro un. J'ai lancé une activité dédiée à l'optimisation de la performance. Je travaille avec David Dalla-Libera depuis quelques temps, on s'est retrouvé là par un concours de circonstances. Mais maintenant on est tous les deux impliqués à fond dans ce projet.
« FAIRE PRENDRE LA MAYONNAISE »
Comment s’est passée la construction des fondations ?
On est arrivé fin juillet/début août, on a créé l'équipe assez rapidement. Je suis avec David et Philippe Wagner impliqué à 100% du départ jusqu'à aujourd’hui. C'est passé par la construction du cahier des charges et de l'effectif. On a voulu construire une équipe assez homogène avec une partie Espoirs et une partie Elite. L'idée, c’est qu’on considère que les coureurs d'expérience vont participer à la formation des plus jeunes, et les plus jeunes accompagner les plus expérimentés le plus loin possible. Il va falloir faire prendre la mayonnaise, en prenant en compte les considérations que peuvent être les études, les emplois du temps. On aura un suivi rapproché entre les coureurs et le staff pour minimiser ces contraintes.
Quel va être le calendrier de la première partie de saison ?
On va faire tout le Centre-Var, on va enchainer avec deux épreuves des Boucles, la manche de Coupe de France. Puis derrière ce sera du classique, avec la Vienne Classic, quelques courses régionales, Panazol. Puis on aura une première partie du calendrier intéressante vers la fin mars, avec le Tour de Normandie, qui est une très belle épreuve. Sinon il y aura Annemasse Bellegarde, la Boucle de l'Artois, le Circuit des Ardennes... On va être présent sur de belles épreuves, c’est un calendrier intéressant pour se mettre en évidence.
Il y a donc un premier calendrier assez bien fourni en Classe 2…
Oui, avec le Tour de Normandie, le Circuit des Ardennes… puis on ira au Tour de la Mirabelle, le Tour de Savoie Mont-Blanc, le Tour de Serbie, et Tour Alsace bien sûr. On a coché tout ça. Pour la Serbie, il y a un historique. Commercialement parlant, il y a des liens entre Philippe Wagner et la Serbie, on a été partenaire de l'épreuve, mais aussi des Championnats d'Europe de VTT (à Novi Sad cette année, NDLR). Tout ce cheminement fait qu'on a une attache particulière avec la Serbie. C’est l'occasion aussi de se montrer là-bas.
« CRÉER UN GROUPE, CE N’EST PAS JUSTE COUCHER DES NOMS SUR UN PAPIER »
Est-il difficile de se faire une place en tant que nouvelle équipe ?
Je suis focus sur mon projet et mes coureurs. Mon objectif est de les mettre dans les meilleures dispositions, donc je fais abstraction de ce qui peut se dire ou être écouté par les coureurs. Le meilleur conseil que j'ai à donner, c'est de faire abstraction de ce qui peut se passer. Être concentré sur le projet, les objectifs. On est en N1 parce qu'on mérite notre place, on a rempli le cahier des charges, on n'a rien volé. Il n'y a pas d'intérêt à baisser la tête, il faut être fier de faire partie de cette aventure. On veut montrer qu'on mérite notre place, sportivement parlant c'est obligatoire.
Quel est le discours auprès des coureurs, notamment sur les objectifs et les moments importants de la saison ?
On va essayer de faire le taf, de se régler quand on ne sera pas à la hauteur. Toujours vouloir progresser et faire performer le collectif. Chaque préparation est différente, certains seront prêts, d'autres moins. Je n'ai pas d'inquiétude tant que le collectif prime. Ce serait une hérésie de choisir des objectifs de résultats sur cette première année. On va découvrir, se roder, se former. Toujours avec beaucoup d'humilité. Il faut respecter ceux qui sont en place depuis longtemps. Même si on n'a pas un grand objectif, les ambitions sont de faire au mieux, se montrer, progresser et s'épanouir à chaque fois pour le collectif. Créer un groupe, ce n'est pas juste coucher des noms sur un papier. Tout le monde doit aller dans le même sens.