Nice Métropole Côte d’Azur : « Un bilan plus que positif »
Dès les premiers kilomètres de la première étape du Tour de La Provence, deux éléments de Nice Métropole Côte d’Azur, Tristan Delacroix et Jean Goubert, se sont glissés dans l’échappée. Avec eux trois autres coureurs, puis un quatrième, Stéphane Rossetto (St-Michel-Auber 93). “Il y avait vent de face. Je pense que les grosses équipes n’avaient pas forcément envie de trop bagarrer. Il y a eu quatre-cinq attaques. Jean était avec deux autres mecs qui étaient devant. Je suis sorti avec Pierre Rolland“, explique Tristan Delacroix au micro de DirectVelo.
« LE PETIT POUCET DE LA COURSE »
Le plan échafaudé lors du briefing était parfaitement réalisé. “La mission numéro un était de prendre l’échappée. Tristan et Jean ont été très actifs et solidaires dans l’effort“. Le deuxième objectif était de jouer le maillot de meilleur grimpeur, au sommet du Col de la Vayède, seule difficulté répertoriée de la journée au kilomètre 27,7. Il s’en est fallu de peu pour que Tristan Delacroix passe en tête. “Stéphane (Rossetto) a lancé très loin, aux 300 mètres. Je me suis mis tout de suite dans sa roue. J’ai peut-être lancé un peu trop tôt, mais il ne restait que 100 mètres. Tom (Mainguenaud) me passe à 15 mètres de la ligne. On a couru ensemble en amateurs avec Tom. C’est un coureur qui va vite. C’est dommage parce que c’était une belle opportunité pour endosser un autre maillot“, avoue le Varois qui se console avec le paletot du Chouchou du public. “J’ai un copain en rééducation. Il a des problèmes de santé. Il se faisait une joie de me voir sur les premières courses pros. Comme il ne peut pas venir, je lui ai dit que je voulais lui offrir un maillot. Je suis content parce que je vais pouvoir lui en ramener un après le Tour de La Provence“, dévoile-t-il avec émotion.
La troisième idée était d’anticiper les bordures sur le chemin de la Camargue. “On espérait avoir le plus de temps possible une fois que la guerre allait se déclencher. Il fallait se faire rattraper le plus tard possible“. À environ 80 kilomètres de l’arrivée, INEOS Grenadiers fait exploser le peloton à la faveur d’un fort vent de côté. Quelques bornes plus loin, ils sont 21 à rejoindre les six hommes de tête. “On s’est fait reprendre au meilleur des moments. Le groupe des favoris avait une grosse minute d’avance sur celui de derrière. Ils commençaient gentiment à baisser l’allure même si c’est un bien grand mot. Ensuite, on a vite récupéré vent de dos et c’était plus facile pour s’accrocher avec eux“. Avec son coéquipier Jean Goubert, il s’est retrouvé au milieu de grands noms comme Julian Alaphilippe, Nairo Quintana, Richard Carapaz, Filippo Ganna ou encore Elia Viviani. “J’étais un peu le moins connu de tous. C’est super cool. C’est surtout une belle visibilité et une belle image pour notre équipe. On est le petit poucet de la course“.
« UN DÉBUT D’AVENTURE »
Tandis que son collègue s’est fait distancer au début de la dernière boucle autour de Saintes-Maries-de-la-Mer à environ 20 kilomètres du terme, Tristan Delacroix a fait mieux que résister en terminant dans le même temps que le vainqueur (voir classement). “Je relayais sur les points stratégiques du parcours où il pouvait y avoir vent de côté afin d’anticiper si jamais les équipes surreprésentées décidaient de faire la bagarre. J’ai essayé de filocher au plus possible. Je suis un coureur d’une formation Continentale. Les grosses équipes n’allaient pas me demander de travailler, mais j’ai quand même fait ma part de boulot pour montrer le maillot“. Il est très satisfait de sa journée. “Je n’ai aucune déception, je termine dans le premier groupe. On s’est battu avec nos armes“. Il retient également cette belle escapade avec son ami Jean Goubert. “On s’est beaucoup parlé tout au long de la course, déjà en étant dans l’échappée de six. Puis, une fois qu’on s’est fait reprendre, on s’encourageait. On se connait très bien. Ça fait depuis six-sept ans qu’on est dans la même équipe. On a vécu beaucoup de choses. On est super content, on vit encore de belles choses en étant ensemble devant“.
L’un de ses deux directeurs sportifs, Hugues Thomas, partage cette joie. “C’est un bilan plus que positif. C’était une journée qu’on craignait au vu du profil de nos coureurs qui sont plutôt des puncheurs-grimpeurs. On a eu un temps d’avance en début d’étape, c’est ce qui nous permet d’être dans le match dans le final avec Tristan“. Nice Métropole Côte d’Azur s’offre également une excellente publicité. “On est une nouvelle équipe, on veut se faire connaître. C’est une course proche de la maison. Vis-à-vis de nos partenaires qui nous suivent dans cette grande aventure, c’est important pour nous de se montrer tout en allant chercher des résultats. Aujourd’hui, on a réussi à aller chercher un résultat plus qu’honorable au milieu de ce niveau très élevé avec toutes ces WorldTour“. De quoi instaurer une bonne dynamique dans l’effectif azuréen. “C’est bien, c’est de bon augure pour la suite de la saison et pour les deux jours à venir. Ça va tirer le groupe vers le haut. C’est un début d’aventure“, conclut Hugues Thomas.