Manche-Atlantique : La « journée très particulière » du Vendée U

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

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Vendée U a fait du Vendée U. La réserve de TotalEnergies a mis le feu sur un coup de bordure et à la fin, Mattéo Vercher s’est imposé au sommet de Cadoudal pour s’offrir Manche-Atlantique (voir classement), lui qui n’avait plus gagné sur la route depuis l’été 2019.

SEPT COUREURS SUR 21 DANS L'ÉCHAPPÉE

Au briefing, les Vendéens notent une tentative possible de coup de force au kilomètre 20. “Il y avait vent ¾ dos à cet endroit. On s’est dit qu’on pouvait tenter une manœuvre collective et faire le bilan deux-trois kilomètres plus loin”, rapporte à DirectVelo Antoine Devanne. “On ne s’est pas loupé”, ajoute Mattéo Vercher. Dans le groupe de tête, ils sont 21 coureurs dont sept - sur dix engagés - du Vendée U. Avec eux deux figurent Thomas Bonnet, Benjamin Marais, Nicola Marcerou, Brieuc Rolland et Nicolas Rousset-Favier. Si des favoris les accompagnent, comme Ewen Costiou, Johan Le Bon ou Stefan Bennett, la situation est parfaite pour les coureurs de Morgan Lamoisson. “On a fait tourner tout le monde”, dit Antoine Devanne. “Nous étions regardés. Plusieurs fois, nous n’étions pas assez devant donc on a temporisé. Nous avons respecté notre stratégie”, précise Mattéo Vercher.

À l’entrée du circuit final, ils sont encore douze coureurs en tête dont cinq Vendéens. Dans l’avant-dernière montée de Cadoudal, un trio file vers la victoire, à savoir Antoine Devanne, Mattéo Vercher et le coriace Ewen Costiou. Bien qu’en supériorité numérique, les Vendéens ne sont pas des plus confiants. “Nous avons joué avec Ewen mais je ne me voyais pas gagner. J’ai commencé à cramper à partir de l’avant-dernier tour”, dit le Rhodanien de 21 ans. “Mattéo me disait qu'il avait des crampes, et moi je ne me sentais pas très frais. On a quand même attaqué chacun notre tour”, confie Antoine Devanne. Dans la ligne droite d’arrivée, Mattéo Vercher déborde Ewen Costiou sans trembler.

EN PENSANT À ROMAIN GUYOT

Le coureur arrivé pendant l’intersaison au Vendée U ouvre son compteur après avoir beaucoup œuvré pour le collectif ces dernières semaines, notamment aux Plages Vendéennes, sur la manche de Chantonnay, où il a aidé Thomas Bonnet à piéger… Ewen Costiou. “Il commence à en avoir un peu marre. On se connaît bien avec Ewen, on s’apprécie mais c’est le jeu”, glisse le vainqueur du jour. Mattéo Vercher s’offre une épreuve qui correspond à merveille à ses qualités de puncheur. “C’est ma première année au Vendée U, et je n’avais jamais trop couru en Bretagne mais on m’en parle depuis le début de l’année, reconnaît-il. J’ai un profil de puncheur-grimpeur, alors aujourd’hui ça m’allait très bien. J’apprends sur les courses de plat avec Vendée U, mais je préfère les courses avec du relief bien sûr. Gagner une course comme ça, ça fait plaisir pour l’équipe et pour moi”.

Manche-Atlantique est une course à part pour le Vendée U. Depuis la mort accidentelle à l’entraînement de Romain Guyot en mars 2016, il est rappelé au briefing de l’épreuve bretonne que le Vendéen rêvait de s’imposer à Plumelec. “Nous avions la consigne de nous donner à 100 % et de penser à lui quand on avait mal aux jambes. On a réussi à gagner, c’est génial”, apprécie Mattéo Vercher, qui imite Mathieu Burgaudeau, lauréat en 2017. “On voulait lui rendre hommage, et moi  je voulais aussi bien faire pour un ami speaker, Jean-Pierre Struyve, décédé la semaine passée. C’est une journée très particulière”, conclut, ému, Antoine Devanne.

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