Marc Sarreau : « La fin de la galère »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Enfin ! Il aura donc fallu attendre l’arrivée du printemps pour voir Marc Sarreau délivrer l’équipe AG2R Citroën et lui offrir son premier bouquet de la saison. Après la tranchante attaque de son jeune coéquipier et néo-pro Paul Lapeira, le sprinteur n’a pas laissé passer l’opportunité d’ouvrir son compteur personnel - et donc celui de la WorldTeam savoyarde par la même occasion - en se montrant le plus rapide dans la dernière ligne droite de Cholet-Pays de la Loire (voir classement). Une immense délivrance pour un coureur qui était à la peine depuis un long moment. “C’est ma deuxième victoire à Cholet mais surtout ma première de la saison, après deux ans et demi de galère. Ça fait du bien au moral. On peut dire qu’à partir d’aujourd’hui, c’est un nouveau départ pour moi et, je l’espère, la fin de la galère. Je sors enfin la tête de l’eau. Je ne suis pas encore à 100% mais j’espère que ça va revenir bientôt”.

Lorsqu’il évoque cette longue période de galère, Marc Sarreau pense bien sûr à la terrible chute survenue au Tour de Pologne 2020 et qui aurait pu coûter la vie à Fabio Jakobsen. Le sprinteur tricolore avait lui aussi été lourdement touché. “Il y a aussi eu la Covid, un problème au genou et la chute au Tour Poitou-Charentes. Tout s’est accumulé. Dès que je commençais à revenir un peu en forme, il y avait à chaque fois un souci”, souffle-t-il. Un enchaînement de péripéties qui aura été dur à vivre. “Quand on gagne, on reçoit beaucoup de messages mais quand on est en galère, on nous oublie vite. C’est la loi du sport de haut-niveau. J’ai travaillé dans le silence, comme beaucoup de coureurs. Et quand on a la chance de revenir, ça fait du bien”.

« À CHAQUE FOIS, UNE AUTRE GALÈRE ARRIVAIT »

D’autant qu’en plus de ces différents pépins, Marc Sarreau avait dû gérer une pression nouvelle en changeant d’écurie à l’intersaison 2020-2021. “C’était de la pression en plus. Quand on arrive dans un nouveau groupe, on a envie de montrer qu’on est là et qu’on sait gagner mais malheureusement, pour moi ça ne s’est pas fait tout de suite. C’était dur, il y a eu des hauts et des bas mais je me suis accroché à chaque fois, quand je faisais un podium… Puis finalement, à chaque fois, une autre galère arrivait. Je n’arrivais pas à trouver une bonne dynamique. Cette victoire me fait du bien au moral, c’est sûr. C’est une croix définitive sur le passé et j’espère bien prouver ma valeur cette année”, insiste-t-il auprès de DirectVelo, pas peu fier d’avoir pu relever la tête pour de bon.

Ces derniers jours, Marc Sarreau sentait qu’il était sur la bonne voie, notamment lorsqu’il a terminé 5e du Grand Prix de Denain, en milieu de semaine. Il savait tout de même qu’il lui faudrait du temps. “Je n’ai que dix jours de course dans les jambes alors que j’avais stoppé ma saison 2021 dès le Tour Poitou-Charentes. J’ai senti à Denain que j’avais les jambes mais après six mois sans course, on ne sait pas si on peut être régulier. Mais j’ai vraiment bien travaillé cet hiver et j’ai des sensations que j’ai rarement eues. Avec l’enchaînement des courses, j’espère que ça va encore s’améliorer”.

« AVANT, JE ME LAISSAIS FAIRE »

Déjà lauréat sur ce même circuit de Cholet en 2019, il savait qu’il tiendrait ce dimanche une belle occasion d’ouvrir son compteur. Et ne s’est pas loupé. “Ce sont des courses qui me conviennent alors forcément, je l’avais dans un coin de ma tête. Même si c’est un cran en-dessous d’autres courses, une victoire reste une victoire et c’est toujours bon pour le moral. Plein de coureurs aimeraient gagner ne serait-ce qu’une course par an”. Ce succès vient également récompenser, en plus de sa résilience, son travail mental et une véritable “remise en question” qu’il considère comme essentielle dans son cheminement récent. “Dans les sprints, j’arrive à garder la tête froide. Avant, je me laissais faire. Là, j’arrive à bien frotter sans laisser trop de forces sur le bord de la route…”.

Malgré un groupe AG2R Citroën composé avant tout de “néo-pros et de jeunes grimpeurs” autour de lui, il a pu compter sur un beau travail d’équipe et sur l’appui de Clément Venturini dans le final. “On s’est perdu au moment de rejoindre l’échappée car il a été gêné. J’ai choisi de passer par l’extérieur puis j’ai attendu les 250 derniers mètres. Je ne voulais pas me faire enfermer mais j’ai lancé au bon moment”. Désormais débarrassé de ses problèmes et de retour au premier plan, l’athlète de 28 ans peut se tourner vers les courses à venir avec confiance et rage de vaincre, encore. “Il faut que ça continue ! La saison sera longue et chargée. J’ai à cœur de gagner le plus de courses possible, y compris à plus haut niveau. J’espère en accrocher une belle dans la saison”. Il est visiblement sur la bonne voie.

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