Paul Penhoët : « C’est comme ça que ça marchera »
Le compteur est débloqué pour Paul Penhoët. Après neuf Top 10, et notamment une 2e place la veille lors de l’arrivée à Argentan, le coureur de la Groupama-FDJ Continental a cette fois mis tout le monde d’accord sur la cinquième étape, à Bagnoles-de-l’Orne (voir classement). "C'est top, même si on est toujours un peu en début de saison, on a quand même pas mal couru. Au fil des courses on a l'impression que beaucoup de temps passe, mais c’est bien de débloquer le compteur maintenant, mieux vaut tard que jamais. Et puis ça peut débloquer les gars pour les deux derniers jours". Pourtant, l’Espoir 3 avait levé les bras, le week-end dernier, sur la Youngster Coast Challenge. Il avait pris la 2e place, mais permis surtout à Jensen Plowright, son coéquipier, de triompher. Cette performance en Belgique n’était en fait qu’un apéritif.
Ce vendredi, les deux garçons ont échangé les rôles, le Français devançant cette fois l’Australien pour une nouvelle photo d’arrivée avec quatre bras levés. "C'est vraiment top, lui comme moi on ne peut pas avoir meilleur lanceur qu’un sprinteur, on se fait confiance. Quand le briefing est clair et qu’il n’y a aucune arrière-pensée, lui comme moi, c'est comme ça que ça marchera". Et le binôme n’a pas prévu d’arrêter de mettre à mal la concurrence. "On se renverra la balle. Ça se fait pas mal à l'instinct, on court pareil, on se trouve facilement. Pour frotter on est à peu près pareil, donc c'est facile aussi. Niveau confiance on est l’un derrière l’autre, je sais que je peux être tranquille, j'ai les yeux fermés, entre guillemets".
« AUJOURD’HUI VA LAISSER DES TRACES »
Et pourtant, l’étape a bien failli échapper aux sprinteurs, puisqu’un groupe avec de nombreuses équipes représentées avait pris les devants. "C'était vraiment chaud. C'était prévu que Reuben (Thompson) aille devant. Ça s'est fait à la pédale. Je ne pensais pas que ça allait rentrer, mais finalement oui, in extremis. Sur le circuit final, Joe (Pidcock) a fait un super boulot, Lorenzo (Germani) pareil à 3 km, et après Jensen a super bien lancé. Mais c’est un peu contrasté avec l'abandon de Laurence (Pithie)". Le rythme infernal n’a jamais permis de souffler. "Je n’ai jamais été tranquille, rigole Paul Penhoët. Le circuit final convenait bien avec la petite bosse, je voyais que d'autres avaient plus de mal. Les deux derniers jours, c’était plus compliqué pour nous, j’ai fait pas mal d'efforts pour Laurence qui était placé au général, j'étais sorti dans les coups. Après la course c'est frustrant de se dire que van Uden n’avait pas fait d'efforts avant la ligne, mais là on était tous sur le même pied d'égalité".
Jusqu’à présent, le collectif Groupama-FDJ fonctionne sur ce Tour de Normandie. "Chacun arrive à trouver son compte, Laurence avait coché une étape, il a fait ce qu'il avait dit. Reuben était devant aujourd’hui, ça aurait pu aller au bout. Et puis il y a Jensen et moi, l'arrivée en faux-plat montant me convenait mieux, et au jeu des bonifs, je me rapproche en prenant 10 secondes". Désormais 4e à 12 secondes de Mathis Le Berre, Paul Penhoët s’attend à un week-end décisif. "Je ne pense pas courir différemment. Je pense qu'aujourd’hui va laisser des traces, ce sera peut-être mouvementé, avec moins d'équipes pour contrôler et plus de fatigue. Ça me correspond, je suis en forme et ça ne me dérange pas d'aller dans les coups". Pour confirmer ce bon début de saison. "Je ne pensais pas courir aussi tôt, ce n'était pas planifié, explique-t-il en référence au Tour d’Oman. Être régulier c'est super, mais j'aimerais l'être encore plus sur les victoires". Paul Penhoët a deux jours pour tout rafler.