Mathis Le Berre : « J’ai failli bâcher ! »

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

Décidément, les hommes les plus forts du peloton amateur auront pris toutes les parts du gâteau de la Boucle de l’Artois. Pour cette manche nordiste de la Coupe de France N1, il n’y a eu aucune place pour des surprises ou les seconds couteaux. Lors de la quatrième étape c’est le Breton Mathis Le Berre, déjà lauréat du Tour de Normandie (2.2) la semaine passée, qui l’a emporté au terme d’un sprint en petit comité (voir classement). Et pourtant, en cours d’étape, le futur lauréat pensait plus à descendre de son vélo qu’à jouer la victoire. “J’ai failli bâcher ! Je n’étais pas bien. J’ai imaginé faire le boulot pour Ewen (Costiou) puis arrêter. Je n’aime pas le froid et la pluie, et ce n’était pas en ma faveur”, explique-t-il en toute transparence auprès de DirectVelo. Avant de finalement jouer les premiers rôles. “Mais je me suis dit qu’il fallait quand même tenter”.

Il a donc relancé la course à trois tours de l’arrivée, dans la bosse du circuit. “J’ai tout mis en me disant que j’allais faire le point en bas. On a eu froid tout le week-end, ça bouffe de l’énergie. Je me suis dit que si j’avais mal, les autres avaient forcément mal aussi”. Dans les tout derniers kilomètres, il se retrouve alors dans un petit groupe en compagnie, entre autres, de son coéquipier Ewen Costiou. “On n’a même pas besoin de se parler. On se connait par cœur. Il a tout fait pour que je gagne au sprint. J’ai attaqué, il en a remis une… Il fallait jouer et profiter du surnombre. Puis Ewen a fait le kilomètre à bloc. J’étais en dernière position du groupe. J’ai lancé à 300 ou 200 mètres de l’arrivée. C’était un sprint à faire sur le 55x11. Ces sprints à cinq-six coureurs, je les aime bien. J’arrive à jouer, à l’usure”

« CE N’EST QUE DU BÉNÉFICE À CHAQUE FOIS »

Lors de cette ultime journée de course du week-end en terres nordistes, le coureur de la formation Côtes d’Armor-Marie Morin-U n’était focalisé que sur la victoire d’étape, comme l’ensemble de son équipe. “J’ai perdu du temps hier (samedi). Je n’étais pas dans le bon coup, c’est dommage. J’ai eu un moment d'inattention quand le coup est sorti. Alors aujourd’hui (dimanche), on était là pour jouer la victoire d’étape et non plus le général”, rappelle-t-il. Et le futur pro d’Arkéa-Samsic ne s’est pas loupé, malgré des conditions qui ne lui étaient donc pas favorables. “Ce genre de météo me permet d’essayer des choses, de voir comment m’habiller etc. Des erreurs que l’on peut faire. Je vais encore apprendre. Ce n’est que du bénéfice à chaque fois”, analyse Mathis Le Berre, toujours désireux de gagner en expérience.

Malgré sa semaine extrêmement épuisante, tant nerveusement que physiquement, sur le Tour de Normandie, il est donc parvenu à parfaitement enchaîner. “Quand je suis sur le vélo, c’est du plaisir. Je me fais mal à la gueule et ça me fait du bien. C’est dur physiquement et mentalement pour tout le monde mais j’arrive à passer au-dessus de tout ça. Je cours pour gagner. Ce week-end, j’avais toujours de la force mais peut-être un peu moins de giclette”. Et ce n’est pas fini. “Je vais continuer de m’entraîner dur pour préparer le Tour de Bretagne. Il va aussi falloir rendre la pareille à mes coéquipiers, surtout à Ewen”
  

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Mathis LE BERRE