Warren Barguil : « Je n’ai rien lâché »
Il n’imaginait pas monter sur le podium protocolaire au moment de couper la ligne d’arrivée mais Warren Barguil a finalement profité du déclassement du Belge Tim Wellens - auteur d’un important écart lors du sprint final - pour se classer 3e de la Flèche brabançonne (1.Pro), ce mercredi (voir classement). Piégé par le surnombre des INEOS Grenadiers durant la dernière heure de course, le leader de la formation Arkéa-Samsic s’est tout de même battu jusqu’au bout pour décrocher un accessit, en lançant de loin le sprint du premier groupe de poursuite, histoire d’éviter le retour d’un deuxième groupe de contre dans lequel figurait, entre autres, le rapide Michael Matthews. “J’ai lancé aux 800 mètres parce que je ne voulais pas me faire rattraper par les autres de derrière. Quitte à tout perdre, je préférais perdre face à mes compagnons d’échappée que de voir les coureurs de derrière revenir. J’ai lancé, c’est revenu… Puis j’ai encore essayé de sprinter mais je n’avais presque plus rien. Je n’ai pas pu passer Tim (Wellens) avant la ligne. J’étais déçu de ne pas faire 3e mais du coup…”.
Avant même ce dernier coup de reins dans le faux-plat montant qui menait sur la ligne, Warren Barguil avait déjà dû s’arracher à plusieurs reprises dans les moments clefs de la course. Lâché par différentes accélérations, un temps piégé avec Remco Evenepoel et même repoussé à une quinzaine de secondes du groupe de tête, il a toujours su faire l’effort nécessaire pour rester dans le coup. “Dans le mont où il y avait le caniveau, c’était à chaque fois problématique si je n’arrivais pas à aller dedans. À chaque passage, je faisais un effort très intense pour revenir. Sans les pavés dans ces monts, ça aurait sans doute été différent mais il fallait faire avec. C’était compliqué mais j’étais quand même content de mes sensations”.
L’ENVIE DE TIRER DANS LE MILLE SUR LA FLÈCHE
Restait donc, ensuite, à jouer la place de dauphin, derrière un Magnus Sheffield parti en facteur à quelque quatre kilomètres de la ligne. Warren Barguil a donc été perturbé par un Tim Wellens traversant la chaussée de droite à gauche et emmenant avec lui Benoît Cosnefroy ainsi que Remco Evenepoel. Mais il a tâché de s’en accommoder autant que faire se pouvait. “Il a failli envoyer Remco (dans les barrières, NDLR) et du coup, j’ai moi aussi freiné quand j’ai vu ça. C’est malheureux pour lui… De mon côté, c’est un peu de chance d’avoir ce podium mais je n’ai pas démérité pendant la course. Je n’ai rien lâché jusqu’à l’arrivée”, se félicite-t-il auprès de DirectVelo.
Vainqueur d’étape sur Tirreno-Adriatico (2.UWT) puis lauréat du Grand Prix Miguel Indurain (1.Pro) il y a un peu moins de deux semaines, l’ancien Champion de France Élites confirme qu’il est en très grande condition. Et c’est prometteur pour les semaines à venir. “Je vais avoir un week-end à la maison où il faudra bosser sur les efforts encore un peu plus intenses. En espérant être bien sur la Flèche Wallonne mercredi prochain”. Ces deux dernières années, il avait respectivement terminé 4e et 5e au sommet du Mur de Huy. De quoi aborder cette édition 2022 très ambitieux.