Le baptême du feu et de la poussière d’Alexandre Balmer
Aucune participation en Junior, aucune participation en Espoir, et c’est en néo-pro qu’Alexandre Balmer a découvert Paris-Roubaix. Le coureur du Team BikeExchange-Jayco n’a pas vraiment pesé sur la course, achevée à la 105e place sur 107 coureurs classés. Mais l’essentiel est bien ailleurs quand on débarque sur une telle course à 21 ans. "C'était vraiment un truc de fou de vivre ça. Jusqu'à la Trouée d'Arenberg ça allait bien, j'étais avec le groupe principal. Après, une fois dans la Trouée, j'avais peur. Je ne faisais pas trop confiance aux autres. J'ai fait une sortie de route, j'ai crevé les deux pneus". Comme si la crevaison ne suffisait pas, le Suisse a encore perdu du temps. "Je pensais n’avoir crevé que derrière. Donc j'ai changé à l'arrière et je suis reparti, puis j'ai vu le pneu crevé devant...".
Nouvel arrêt, et forcément beaucoup de temps perdu pour espérer accrocher quelques groupes devant lui. "J'ai fait un long moment tout seul, je me suis dit que ça allait être long jusqu'à l'arrivée. Finalement un grand groupe m'a dépassé, j'ai pu rallier l'arrivée". Dans l'œil du vélodrome, une fois la tempête passée, il y a forcément un grand sourire qui ne quitte pas son visage. "C'est quand même quelque chose de finir mon premier Monument, c'est la première fois que je fais une course aussi longue, soit 270 kilomètres. J'avais fait 200 mais pas 270. Il y a le plaisir d'aller au bout de soi même, de tout donner, pour tout le staff". Encore lucide à l’arrivée, il a néanmoins pioché physiquement. "Ça va franchement, mais mon ventre est mort, à cause de l'assimilation du sucre".
L’ancien coureur de la Groupama-FDJ Continental est encore en reprise après une longue convalescence. "Ça fait seulement deux mois que je suis de retour sur le vélo, j'ai été blessé quatre mois au genou à cause d'une tendinite. Donc je n'ai pas la meilleure condition mais c'est un bon entrainement et une sacrée étape pour passer des caps". Et quel entrainement ! Alexandre Balmer retiendra cette atmosphère propre à Paris-Roubaix, et ce climat de tension permanent, surtout sur cette édition. "C'est l'édition la plus rapide, ça n'a pas débranché. Sur les pavés, dans les bouchons, avec les voitures, c'était vraiment la guerre au début. Il y avait de la poussière partout, ça dépassait dans tous les sens, à droite, à gauche. C'était sympa cette sensation". Une première, mais certainement pas la dernière.