Loris Trastour : « C’est bien de leur part »
Loris Trastour est présent sur l’Alpes Isère Tour, et en cette année 2022, voir le Français dans un peloton est plutôt un fait rare. Outre deux épreuves du calendrier suisse, l’ancien coureur d’AG2R Citroën U23 n’avait plus couru en compétition depuis le Triptyque des Monts-et-Châteaux, le 1er avril dernier, avant d’abandonner à la deuxième étape. Et encore, il n’était pas prévu au programme de l’épreuve de Classe 2, débutée ce mercredi. "J’ai appris la semaine dernière que j’allais venir ici. Ce n’était pas prévu mais j’ai remplacé Robin Froidevaux, qui a eu quelques petits problèmes à la suite de sa chute au Circuit des Ardennes". Mais évidemment, cette distance par rapport aux pelotons a une explication logique.
En effet, le vélo a pris une place un peu moins importante dans sa première partie d'année. Loris Trastour a préféré s’installer davantage sur les bancs de l’école que sur sa selle. "C’est une année particulière pour moi car je suis en Master Ingénierie et Ergonomie de l’activité physique, et j’ai beaucoup privilégié l’école jusqu’à maintenant (au Bourget-du-Lac, en Savoie, NDLR). En Licence, j’arrivais à mieux gérer les deux mais en Master, c’est vraiment compliqué de suivre un programme de Conti - courses et entraînement - en plus des études. C’est pour ça que je n’ai pas beaucoup couru. J’ai préféré faire l’école comme il faut plutôt que de mal faire les deux", explique celui qui porte le maillot de Tudor Pro Cycling, et qui s’est senti parfaitement accompagné par son équipe. "L’équipe a été super sur cet aspect-là, ils m’ont bien compris".
« JE SAVAIS QUE CE SERAIT DUR DE FAIRE LES DEUX »
Surtout qu’avec une telle décision, Loris Trastour redoutait la réaction de l’encadrement de la Continentale suisse. "Je pensais que ce serait dur à faire comprendre au staff, ils auraient pu m’écarter mais pas du tout. C’est bien de leur part. Je savais que ce serait dur de faire les deux, j’ai quand même tenté. Ça l’a fait au premier semestre mais ensuite, avec le stage en entreprise, ce n’était plus possible, alors j’ai un temps posé le vélo". Et ce double projet n’a pas empêché le coureur de 20 ans de trouver sa place dans l’équipe. "Je me suis bien intégré, je n’ai pas eu de mal sur ce point-là. Sur l’Alpes Isère Tour, tout le monde parle français mais même en anglais, en général, je me débrouille bien. Je suis très satisfait de l’équipe".
Il est donc plutôt cohérent de voir l’ancien vainqueur de la Bernaudeau Junior courir après ses sensations. "La forme est très moyenne mais ça va revenir petit à petit. Le staff m’a mis là pour retrouver des jambes, enchaîner les kilomètres, et aider les grimpeurs qui peuvent jouer quelque chose au général. Je suis assez confiant pour cet été, maintenant que je peux me concentrer uniquement sur le vélo. Je compte miser sur ma fraîcheur et sur une montée en puissance pendant que d’autres vont peut-être payer leur gros début de saison". Les Classe 2 et les courses Espoirs marqueront des points importants… pour un éventuel passage en ProTeam, en 2023, comme l’équipe suisse a prévu de le faire. "La montée est une très belle nouvelle. Ce serait superbe de signer là-bas mais ça va être compliqué. En deuxième division mondiale, il faut des mecs qui avionnent. Ça dépendra de mon été. On pourra faire le point en fin de saison".