Annemiek van Vleuten en jaune et contre toutes

Crédit photo ASO / Thomas Maheux

Crédit photo ASO / Thomas Maheux

La vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain, paraît-il. L’adage n’a, pour cette fois-ci, pas été confirmé sur les routes du Tour de France Femmes. La dernière étape et son arrivée au sommet de la Super Planche des Belles Filles n’a fait que confirmer, à pratiquement tous les étages, la hiérarchie déjà bien établie la veille au sommet du Markstein. Survoltée et surpuissante la veille, Annemiek van Vleuten l’a été tout autant lors de ce dernier acte de la semaine. Lauréate de cette ultime étape, maillot jaune sur le dos, la leader de la Movistar a été chahutée sur problème mécanique mais n’avait aucune adversaire à sa mesure en montagne. La Néerlandaise remporte le Tour de France (voir classements) à trois mois de fêter ses… 40 ans. “Gagner avec le maillot jaune, c’est quelque chose que j’avais très envie de réussir. C’était la meilleure façon de conclure ce Tour. Avec tout ce monde autour de moi dans la montée… J’ai encore plus savouré. C’était magnifique”, a-t-elle résumé en conférence de presse, sous les coups de 20h30.

Lors de cette dernière journée de course, Annemiek van Vleuten a été mise en difficulté (relative) par ses adversaires lorsqu’elle a dû changer de vélo et que la SD Worx de Demi Vollering et la Trek-Segafredo d’Elisa Longo Borghini en ont profité pour tenter de distancer la leader. “Pour moi, le fair play est quelque chose d’extrêmement important dans le sport. Il faut être des Champions sur le vélo comme en dehors. J’ai envie d’être un modèle pour les nouvelles générations et pour cela, je veux montrer du respect envers mes adversaires”. Sans critiquer ou cibler qui que ce soit en particulier, la Néerlandaise n’a donc pas hésité à faire passer un message à travers plusieurs sous-entendus. “Peut-être que certaines équipes ne voient pas les choses de la même manière que moi… Chez Movistar, on ne fait pas comme ça. Et ça me rend encore plus fière de la façon dont on a gagné”.

Si Annemiek van Vleuten est si fière de son succès, c’est aussi parce qu’elle a bien cru ne pas y arriver, tant elle était affaiblie, physiquement, au début du Tour. “J’ai été chercher au plus profond de moi-même lors des deuxième et troisième étapes. Jusqu’à la sixième étape, je sentais qu’il y avait encore quelque chose qui n’allait pas. Hier (samedi) matin, je n’étais pas sûre de ce que ça allait donner. Je n’avais pas totalement confiance en mes jambes, j’avais peur que ça ne réponde pas très bien avec tout ce que j’ai vécu les journées précédentes”. Et pourtant, elle a finalement été plus impressionnante que jamais lors des deux dernières journées de compétition. “En ayant été malade comme je l’ai été, j’ai encore du mal à croire que je m’en suis sortie comme ça”, sourit-elle. Place désormais à un peu de repos avant le troisième et dernier chapitre de la trilogie. Vainqueur du Giro et du Tour, Annemiek van Vleuten rêve maintenant de gagner… la Vuelta. “Ce sera une course importante pour l’équipe. Je vais d’abord profiter de ce doublé sur le Giro et le Tour. J’ai besoin de souffler. Mais après, je me tournerai vers la Vuelta et j’ai bien envie de la gagner”. Voilà qui promet. 

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