Pierre-Yves Chatelon : « Les gars ont super bien réagi »
Avec Lenny Martinez dans ses rangs, l’équipe de France avait de grandes ambitions pour le Tour de l’Avenir. Mais en difficulté dans la montée de Saint-François-Longchamp dès l’entrée dans les Alpes, le Nivernais n’a pu faire mieux que 8e du classement général (voir classement). Même si le bilan aurait pu être bien meilleur, le clan tricolore se montre satisfait, notamment grâce à la victoire de Romain Grégoire à Oyonnax. Pour DirectVelo, le sélectionneur national Pierre-Yves Chatelon revient sur ce 58e Tour de l’Avenir.
DirectVelo : Que retiendras-tu de ce Tour de l’Avenir ?
Pierre-Yves Chatelon : Il y a eu la belle victoire de Romain Grégoire et une 3e place sur la dernière étape, avec Ewen Costiou. Pour nous, le grand homme de ce Tour de l'Avenir reste Romain, il m'avait déjà impressionné en début de saison mais d'un point de vue mental comme physique, il a énormément progressé. Les nuits où il dit qu'il ne dort pas, il répond quand même présent le lendemain.
HANDICAPÉE PAR L'ÉTAPE DE CHAILLAC
Est-ce qu’il y a eu des moments plus compliqués que d’autres pendant ce Tour de l’Avenir ?
Ce qui nous a handicapés, c'est l’étape qui précédait le chrono par équipes, à Chaillac. Nous avions décidé de la faire tranquillement et de ne pas user trop de cartouches. Des faits de course indépendants de notre volonté nous ont fait perdre du temps mais surtout énormément d'énergie en vue du chrono. On a dû lâcher des cartouches pendant 50 kilomètres pour rétablir la situation. C'est vraiment pour nous le tournant de ce Tour de l'Avenir. Cependant, nous avons pu voir que les gars ont super bien réagi en gagnant avec Romain le lendemain du chrono par équipes.
Sur la dernière étape, cinq coureurs finissent dans le Top 20…
Nous avons une grosse densité de coureurs, comme on peut le voir avec le classement par équipes même si on ne le remporte pas malheureusement. Jusqu'à vendredi soir, nous étions en première position. Finir 2e de ce classement, ça montre cette belle densité. On est la seule équipe de ce Tour de l'Avenir à finir à six même si les autres sélections n'ont pas forcément été vernies avec les chutes et les maladies.
L’OSSATURE DU CHAMPIONNAT DU MONDE
En revanche, il n’y a pas de coureur dans le Top 5 du classement général…
Nous avions des ambitions un peu plus élevées avec Lenny (Martinez). On comprend qu'il ait accusé le coup avec le programme qu'il a eu depuis le début de saison. Il ne faut surtout pas oublier qu'ils ne sont qu'Espoir 1. Pour Lenny, sa plus longue course par étapes jusqu’en début de saison, c'était le Tour du Valromey qui durait cinq jours. Cette année, il a fait le Tour des Alpes, avec la WorldTeam, le Giro U23 et le Tour du Val d'Aoste. J'ai coutume de dire qu’un coureur qui marche fort sur le Tour Val d'Aoste, il est un peu juste sur le Tour de l'Avenir. Ça s'est justifié avec Lenny, encore une fois. Par ailleurs, Lenny a des facultés physiques hors normes en tant que grimpeur mais pour devenir un très grand coureur ou un leader chez les pros, il va falloir qu'il progresse dans l'approche collective d'une équipe mais je suis sûr qu'il en est capable.
À quoi va ressembler la sélection pour le Championnat du Monde ?
Le groupe du Tour de l’Avenir s’est bien entendu. Je vais me baser sur cette ossature pour la sélection du Championnat du Monde en Australie. Romain Grégoire aura une vraie carte à jouer. Je préfère lui mettre comme coéquipiers des gars qui sont avec lui depuis presque un mois, en incluant le stage de préparation début août.