Alec Segaert : « Avec plus de force, je me bats pour la victoire »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Quatre jours après avoir pris la médaille d’argent sur l’épreuve contre-la-montre, Alec Segaert n’était pas loin de jouer la victoire sur l’épreuve en ligne des Championnats du monde Espoirs. Membre de l’échappée qui a anticipé la dernière ascension du Mount Pleasant, le Belge de 19 ans a finalement dû laisser s’enfuir le futur vainqueur Yevgeniy Fedorov et Mathias Vacek. L’Espoir 1 de Lotto-Soudal Development Team termine finalement dans le Top 20 (voir classement) et revient pour DirectVelo sur sa performance.

DirectVelo: Quel est ton premier sentiment après ce Mondial ?
Alec Segaert : C'est vraiment dommage de voir mes deux anciens compagnons d'échappée se disputer la victoire. Je n'avais vraiment plus la possibilité de les suivre, j'ai tout donné. Déjà à mi-course, je sentais que mes jambes ne tournaient pas parfaitement. J'avais eu du mal à m'accrocher dans l'ascension du Mount Pleasant. J'étais alors le tout dernier du groupe. Puis dans le final, nous étions encore quatre Belges sur vingt concurrents. Nous voulions attaquer à tour de rôle pour mettre l'un des nôtres dans une bonne position. Ma première tentative était la bonne. Mon objectif était de jouer un rôle pour l'équipe, mais aussi, pourquoi pas, de défendre mes propres chances. Nous étions quatre et je sentais que je n'avais plus énormément de force. J'ai donc essayé de faire rouler les autres à ma place. Derrière, les équipes concurrentes devaient rouler. Mes équipiers restaient dans un fauteuil. Puis, dans la bosse, les deux meilleurs m’ont lâché.

Ensuite, tu as roulé en tête du groupe de poursuite...
Oui, quand j'ai lâché du groupe de tête, je pensais que le groupe des favoris allait me laisser sur place. Mais finalement, j'ai dû laisser quelques mètres dans la bosse, puis je suis rentré. Et dans les derniers kilomètres, je me suis remis au service de l'équipe. J'ai donc roulé en tête pour reprendre les deux échappés. C'est avec plaisir que je me suis complètement vidé dans ces conditions.

« NOUS ÉTIONS LES SEULS DANS CETTE SITUATION »

Ton coéquipier Jenno Berckmoes finit 10e. Que penses-tu du niveau de l’équipe belge ?
Avant le départ, il était clair que l'on partait avec une très bonne équipe. Le plus difficile, c'est toujours de conclure et de gagner la course. Être quatre représentants belges parmi les 20 plus forts dans le final... Nous étions les seuls dans cette situation. Pendant toute la course, nous avons eu un coureur dans chaque échappée importante. On savait qu'il serait difficile de faire la différence dans les côtes. C'est dommage que je n'ai pas réussi à accrocher les deux meilleurs de l'échappée. Ce petit trou fait toute la différence parce que derrière nous n'avions pas le coureur le plus rapide. La victoire était dès lors presque impossible à obtenir. Je pense quand même que nous avons fait une bonne course.

Comment s'est déroulée ta préparation ?
Ma préparation était entièrement axée sur le contre-la-montre. Les dernières semaines, j'ai passé beaucoup de temps sur mon vélo de chrono. En fin de course, j'ai logiquement senti qu'il me manquait de la distance. Je rentre déjà avec une médaille d'argent aux Championnats du monde. Je connais la valeur de cette performance. Et avec un peu plus de force aujourd'hui, je me bats pour la victoire finale. Ce n'est évidemment pas un scandale. J'ai encore le temps dans cette catégorie. Sur le podium, ce sont trois gars costauds. Je ne suis pas frêle. Mais dans deux ou trois ans, j'aurai plus de kilomètres au compteur et je devrais pouvoir jouer la victoire dans ce genre de course.

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