Ce dimanche à Hoogerheide, le duel tant attendu entre Wout van Aert et Mathieu Van der Poel a tourné en faveur du second. Le Néerlandais s’est imposé à domicile (voir le classement) au terme d’une lutte acharnée entre les deux hommes. "Je suis très heureux de revêtir à nouveau ce maillot, se réjouit-il en conférence de presse. Je suis aussi satisfait du déroulement. Wout est très dur à battre, y compris au sprint et j'ai été assez fort aujourd'hui".

Dès le début de la course, le coureur d’Alpecin-Deceuninck a pris les devants. "Lars van der Haar a fait un premier tour rapide et puis je l’ai passé. Je me suis vite senti bien". À la fin du premier tour, Mathieu Van der Poel et Wout van Aert s’étaient déjà isolés en tête. Le premier cité a admis que tout le monde attendait qu'il place une attaque aux planches, mais il n’avait pas imaginé de scénario particulier. "Je ne l'ai jamais fait. C'est difficile d'imaginer des plans. Ça n'avait pas de sens d'essayer de le décrocher là, sauf s'il descendait mais Wout est capable de passer des planches. Je ne pense pas que lui prendre 10 ou 20 mètres d'avance à cet endroit aurait été suffisant, justifie-t-il. Je voulais juste mettre la pression de manière permanente sur Wout. Dès le dernier tour, je savais que je miserais sur le sprint".

« TOUTES LES CLASSIQUES SONT DES OBJECTIFS »

Au terme d’accélérations de l’un et de l’autre, le titre mondial s’est joué dans un sprint à deux. Mathieu Van der Poel a entamé son sprint dans la roue de son adversaire. Il l’a débordé pour finalement s’imposer. "Je vais m’en souvenir longtemps. C’est l’une des trois plus belles de ma carrière", s’exclame-t-il. Le souvenir du Tour des Flandres 2020, qui s’était également terminé par un sprint entre les deux hommes, a ressurgi. "C'était assez différent, souligne le coureur de 28 ans. C'est difficile de comparer un cross d'une heure et une course de 260 kilomètres".

Ce cinquième titre mondial de Mathieu Van der Poel conclut donc une saison où il a connu quelques problèmes de dos. "Je suis parti en stage en Espagne. J’ai mis deux à trois semaines pour m’en remettre, j'ai fait beaucoup d'exercices, davantage que sur le vélo". Il ne partait donc pas extrêmement rassuré quant à sa condition physique. "Tout le monde a vu que Wout était plus fort que moi pendant la période de Noël. Quand je suis parti d'Espagne, je devais me concentrer uniquement sur cette course". Cet objectif réussi, le vainqueur du dernier Tour des Flandres peut désormais préparer sa saison sur route, où ses cibles seront nombreuses. "Toutes les Classiques sont des objectifs, c'est le cas pour tout le monde, je pense. On essaie d'être le meilleur sur chacune d'entre elles". Il reprendra aux Strade Bianche le 4 mars où il retrouvera un certain Wout van Aert. En route pour de nouveaux duels ?