Domination de Jumbo-Visma : « Comment font-ils ? »

Crédit photo Flanders Classics

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Une de plus ! Ce dimanche, Jumbo-Visma a de nouveau réalisé une démonstration. À Gand-Wevelgem, Wout van Aert et Christophe Laporte ont attaqué à 53 kilomètres de l'arrivée et ont tenu jusqu'au bout (voir classement). Une prestation qui rappelle les arrivées en duo des mêmes Wout van Aert et Christophe Laporte à l'E3 Saxo Classic et en trio à Paris-Nice en compagnie de Primoz Roglic la saison dernière.

« TOUT LE MONDE ÉTAIT CRAMÉ »

Cette année, l'équipe batave domine de la tête et des épaules les Classiques flamandes en réalisant la série en cours : Circuit Het Nieuwsblad, Kuurne-Bruxelles-Kuurne, E3 Saxo Classic et Gand-Wevelgem ce dimanche. Quasi rien n'a échappé à la WorldTeam néerlandaise. Face à cette domination, la concurrence doit souvent se contenter des miettes, en l'occurrence une 3e place. Israël-Premier Tech a saisi l'aubaine grâce à Sep Vanmarcke, qui a décroché le troisième podium de sa carrière à Gand-Wevelgem. "Pour nous, c'est une victoire. C'est le meilleur résultat possible, estime Dirk Demol, directeur sportif de la ProTeam. Quand tu vois le numéro des deux devant, tu peux t'estimer heureux." Chez Groupama-FDJ, Frédéric Guesdon n'est même pas surpris de l'issue du jour. "Wout van Aert fait partie du top mondial. Christophe Laporte ne vient pas de nulle part. Quand les meilleurs du monde s'unissent, ça donne ce genre de résultat", constate celui qui avait plus ou moins anticipé cette démonstration. "On savait qu'ils allaient mettre le feu aux poudres, mais sortir à deux si loin de l'arrivée, ça non. Rien n'est perdu. Nous avions deux gars dans les dix à Harelbeke. Nous sommes passés au travers à Gand-Wevelgem, mais le bilan des Flandriennes se fera après Paris-Roubaix, n'est-ce pas ?", rappelle-t-il.

Dirk Demol admet la supériorité du bloc néerlandais, mais ne veut pas enterrer les autres équipes. "Il y a quatre-cinq équipes qui montrent quand même des choses comme Alpecin-Deceuninck ou Soudal-Quick Step. Quand l'équipe de Patrick Lefevere arrive avec Tim Merlier et Fabio Jakobsen au départ, tu t'attends à ce qu'ils pèsent sur la course. C'est normal de les laisser réagir, mais ça n'a pas marché. Tout le monde était cramé, déclare-t-il. Néanmoins, il ne faut pas les enterrer pas trop vite. L'année dernière, ils avaient aussi du mal et Remco Evenepoel a gagné Liège-Bastogne-Liège. Vous gagnez un Monument et votre campagne de Classiques est réussie". Du côté de la WorldTeam belge, on reconnaît la défaite et on espère un bon Julian Alaphilippe dimanche au Tour des Flandres. "Le Mont Kemmel ne ment pas, mais ça ne veut pas dire qu'il faut rouler perdant. Yves Lampaert était cuit. Il a couru mercredi, vendredi et dimanche. Tim Merlier était un peu isolé sur la fin. Vu l'écart grandissant, il a tenté de réagir seul. Il n'y avait rien à faire. On est toujours en retrait, indique Wilfried Peeters. Il faut espérer que Julian puisse suivre les cadors au Tour des Flandres".

« CE SONT DES SURHOMMES »

Dès lors, comment les battre lors des prochaines échéances : À Travers la Flandres, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix ? Réponse unanime et spontanée. "Il faut des individualités comme Mathieu Van der Poel ou Tadej Pogacar pour les pousser à la faute", cite le directeur sportif d'Israël-Premier Tech, Dirk Demol. "Un Thomas Pidcock sera là aussi", rappelle le directeur sportif de Lotto-Dstny, Mario Aerts. Pour le directeur sportif de Cofidis Alain Delœuil, "la question est plutôt : comment font-ils ? D'une part, Primoz Roglic domine en Catalogne. D'autre part, tu as Wout van Aert, Christophe Laporte et toute sa clique... Ils sortent à 53 kilomètres de l'arrivée. En règle générale, quand deux coureurs sortent comme ça, tu les rattrapes tranquille, mais là tu ne le fais pas. Ce sont des surhommes", tranche-t-il.

Mario Aerts se veut optimiste. "À l'E3 Saxo Classic, Wout van Aert était le moins fort devant. Ils ne gagneront pas d'avance. Ils peuvent aussi avoir un mauvais jour avec des chutes et des problèmes mécaniques. Néanmoins, le Tour des Flandres ne ment pas. Il faut avoir des jambes de feu". Et puis espérer que le plan soit suivi à la lettre. "Il faut que tout soit parfait, sans problème quelconque, mais quand tu commences à avoir des soucis, tu sais que c'est foutu. Aujourd'hui, on voulait gagner avec Arnaud De Lie au sprint. S'il avait été encore là après le deuxième passage dans le Mont Kemmel, on aurait directement embrayé. Serions-nous rentrés ? J'ai quand même des doutes", admet le technicien. Du coup, il faudra peut-être innover pour les battre. "Des attaques collectives ou des alliances. On ne va quand même pas attaquer dès le kilomètre 0 à trois quand même ?, souligne Mario Aerts. Même en faisant une alliance, ça ne te donne aucune garantie de victoire. Ce n'est pas un individu que tu dois battre, mais une équipe entière avec des éléments aussi forts les uns que les autres".

 

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