Henri-François Haquin : « L’histoire est belle »

Crédit photo Amelco Gohin

Crédit photo Amelco Gohin

Un an après avoir été dépossédé du maillot jaune lors de la dernière étape de l’Estivale Bretonne, Henri-François Haquin a cette fois-ci conservé sa tunique lundi à l’issue de l’ultime acte (voir classements). "C’est un grand soulagement et une belle revanche. L’histoire est belle. La saison dernière, j’étais déjà super content d’avoir obtenu le maillot jaune sur l’étape reine au Ponthou. Mais je l’avais perdu le dernier jour, ça avait été une énorme déception et une grosse désillusion. Je manquais d’expérience, c’était la première fois que je défendais un maillot, j’étais stressé et je n’avais pas bien géré. Je suis revenu avec une seule idée en tête : gagner et l’avoir jusqu’à la fin. Je suis arrivé plus serein et on a réalisé une super course tactique avec l’équipe", se réjouit au micro de DirectVelo le sociétaire du CC Étupes.

« J’AI PROFITÉ DE CE MARQUAGE »

À l’occasion de la deuxième étape, son coéquipier australien Matthew Fox s’était imposé et avait déjà récupéré le maillot de leader. “C’était presque du cyclo-cross, les routes étaient sales. Matthew, qui est un guerrier, a suivi au millimètre les consignes en allant dans l’échappée. Pour ma part, je devais suivre les meilleurs. J’ai accompagné Jonas Geens et Rayan Boulahoite qui étaient quasiment les deux plus forts. On est rentré devant et on s’est retrouvé en surnombre avec Matthew". Puis il a senti, peu avant la cloche, que c'était le moment d'y aller. "J’ai ramené tout le groupe sur un gars sorti seul. Tout le monde avait besoin de souffler. Matthew était dans ma roue, je lui ai dit de partir et il est allé au bout. J’étais super heureux pour lui, il courait après depuis longtemps".

8e en embuscade derrière son collègue, l’athlète de 21 ans était moins surveillé le lendemain et en a profité pour prendre la tête. “Le but était de garder le maillot dans l'équipe, que ce soit avec Matthew ou un autre. Quand tu as le maillot jaune, tu es beaucoup plus marqué. Pour Matthew, la tactique était claire, il fallait qu’il suive Tom Mainguenaud, Rayan Boulahoite et Jonas Geens. J’ai profité de ce marquage pour aller dans l’échappée. Dès le début, j’ai sauté sur tous les coups, j’ai fait une course à 100 km/h. Après deux tours sur le circuit du Ponthou, un gros coup est sorti, je suis parti à contre-temps. Heureusement, les jambes étaient présentes. J’ai gardé la tête froide, je me suis dit que c’était l’effort de la journée et j’ai tout mis pour boucher tout seul le trou. J’en avais encore un peu sous les pédales et j’ai pu finir avec Baptiste Poulard, ça l’a aussi arrangé pour remonter au général".

« J’AURAIS APPRÉCIÉ QU’ON SOIT DEUX D’ÉTUPES SUR LE PODIUM CHEZ LES BRETONS »

Lors de la dernière étape, Henri-François Haquin n’a pas flanché avec sa formation erbatonne et a conservé son bien. "Il y a eu pas mal d’attaques dès le début. Après le premier GPM, Rayan Boulahoite a insisté. Il est sorti avec deux autres gars qui étaient aussi placés au général. Comme ils sont partis super tôt, on a pu gérer l’écart tout au long de la course avec mes quatre coéquipiers qui ont fait un boulot formidable. C’était plaisant, on a appris à contrôler la course. Après, il y a eu Jonas Geens qui a essayé de ressortir mais on a également pu le neutraliser". Seule petite ombre au tableau, la chute de son collègue Matthew Fox à 3,5 kilomètres de l’arrivée, qui a perdu du même coup sa 3e place au général. “Il a tapé le genou et a perdu du temps en déraillant. J’aurais apprécié qu’on soit deux d’Étupes sur le podium chez les Bretons, ça aurait été sympa. Mais je ne doute pas que Matthew saura revenir encore plus fort et aura de la réussite". 

Dans une bonne passe actuellement avec notamment son succès d'étape au Tour Alsace (2.2 - lire ici), Henri-François Haquin va désormais pouvoir préparer tranquillement sa première épreuve en tant que stagiaire pro chez St-Michel-Mavic Auber 93, le Tour Poitou-Charentes, du 20 au 24 août prochains. "Je vais couper quelques jours, puis je vais remettre le couvert pour être le plus en forme possible. Je suis super impatient d’y être. J’ai vraiment envie de bien faire, d’apprendre et d’effectuer le boulot qu’on attend de moi. Je suis déjà très content d’être en stage chez eux. Pour la suite, rien n’est fait. Le but va être de saisir les opportunités qui s’ouvrent à moi". 

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