Autour d’Arnaud Démare, la Groupama-FDJ espère « relancer le groupe sprint »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Arnaud Démare traverse un début de saison difficile, et c’est le moins que l’on puisse dire. Jamais mieux que 10e sur l’UAE Tour puis à Paris-Nice, loin des premiers rôles lors de Milan-San Remo, toujours en second rideau à La Panne et à Gand-Wevelgem, le Picard comptait profiter de sa présence au Région Pays de la Loire Tour, cette semaine, pour retrouver la confiance et débloquer son compteur. Mais pendant trois jours, il a cumulé les échecs et les frustrations. Mardi, d’abord, dans les rues de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, lorsque son train a déraillé. “On s’est fait déborder à un moment important (...) Quand j’ai vu la vague qui me remontait, j’ai gueulé qu’il fallait y aller… Les gars n’ont pas percuté (...) On se fait avoir sur des détails, des bêtises… On doit travailler”, résumait-il auprès de DirectVelo, à chaud, alors qu’il venait de couper la ligne en 4e position. Le lendemain, la Groupama-FDJ semble encore manquer d’automatismes et se fait déborder par les Uno-X, qui réalisent le doublé. Arnaud Démare termine 5e. Jeudi, enfin, l’athlète de 31 ans, enfermé, n’est même pas allé au bout de son effort dans la dernière ligne droite, et c’est l’Australien Miles Scotson qui est allé chercher une nouvelle place d’honneur pour la WorldTeam tricolore.

« RÉFLÉCHIR À DES SOLUTIONS À PAS MAL DE NIVEAUX »

Alors, comment expliquer cette mauvaise passe ? “Arnaud arrive à la fin d’un cycle, il a besoin de récupérer. Il va couper”, répond Sébastien Joly, directeur sportif de l’équipe cette semaine. “Il n’est pas au niveau qu’il aimerait avoir, mais il se bat avec ses moyens. Il ne lâche rien”. Au sein de la structure de Marc Madiot, “l’ambiance est bonne”, assure-t-on, mais on a forcément connu des jours meilleurs autour de celui qui a apporté 91 (!) victoires à son équipe depuis son passage chez les pros. “Oui, naturellement on est déçu. Eux les premiers (les coureurs, NDLR). On était venu ici pour retrouver le chemin de la victoire. On a manqué de réussite, je pense. On était quand même dans le match les deux premiers jours. Même hier (jeudi), sportivement, on était là. Il reste encore une belle étape, un peu différente, avec une stratégie différente. On ne baisse pas les bras. On va continuer d’y croire pour finir la course de belle façon”.

Pour rappel, Arnaud Démare - qui a décidé de ne pas s'aligner sur Paris-Roubaix dimanche - a perdu une partie de son ancien train, à l’intersaison, avec les départs de Jacopo Guarnieri (Lotto-Dstny) et Ramon Sinkeldam (Alpecin-Deceuninck). Il doit ainsi trouver de nouveaux repères, alors que la Groupama-FDJ mise désormais énormément sur sa nouvelle génération venue de la Conti, et que le groupe est plus souvent construit autour de David Gaudu qu’autour de son sprinteur. “Pour moi, Arnaud est en train de se réinventer”, clame ainsi depuis le début de saison Marc Madiot. Force est de constater qu’Arnaud Démare est également contraint de se réinventer, tant son environnement le plus proche a changé. Fini les trains parfaitement réglés qui le déposaient régulièrement dans de parfaites dispositions aux 200 ou 300 mètres, notamment sur les routes du Tour d’Italie, où il décrochait encore trois victoires d’étapes l’an passé. Il doit désormais s’habituer à changer de poissons-pilotes au fil des courses, et faire confiance à la nouvelle génération, à l’image du jeune et très rapide Paul Penhoët, présent à ses côtés cette semaine. “Si Arnaud a besoin de souffler, on va aussi réfléchir à des solutions à pas mal de niveaux, de notre côté”, concède Sébastien Joly.

« DES AXES D'AMÉLIORATION »

Au fil des déceptions de la semaine, les coureurs et le staff de la Groupama-FDJ ont bien évidemment pris le temps de débriefer et d’échanger sur cette situation frustrante. “Après une étape, il y a toujours un debrief à chaud avec tout le monde dans le bus. Puis on fait retomber la pression et on va voir chaque coureur individuellement à l’hôtel. L’idée générale est d’arriver à relancer le groupe sprint. Il y a quand même des axes d’amélioration, on a déjà réussi à améliorer certaines choses cette semaine”, promet le directeur sportif, alors que les coureurs rapides ne manquent pas cette semaine au sein du collectif avec, outre Arnaud Démare, la présence donc de Paul Penhoët mais aussi de Miles Scotson et Bram Welten.

Capitaine de route de l’équipe, Ignatas Konovalovas - du haut de ses 37 ans - est là lui aussi, cette semaine. Et le Balte connaît très bien Arnaud Démare puisqu’il a participé, de près ou de plus loin, à grand nombre de ses victoires. Rien que l’an passé, le Lituanien était là lorsque le sprinteur a gagné au Tour d’Italie, au Tour de Pologne, à la Route d’Occitanie et au Grand Prix d’Isbergues. Son regard sur cette situation et l’évolution du train de l’équipe pourrait ainsi être particulièrement intéressant. Mais le staff de la WorldTeam n’a pas souhaité que le solide rouleur prenne la parole auprès de DirectVelo, ce matin dans les rues de Sablé-sur-Sarthe. La meilleure des réponses sera peut-être apportée non pas à l'oral mais sur le bitume, cet après-midi, pour l’ultime étape du Région Pays de la Loire Tour. 

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