Au CC Etupes, la formation reste au cœur du projet
Thibaut Pinot, Adam Yates, Warren Barguil, Guillaume Martin, Kenny Elissonde… Le CC Étupes a vu défiler des futurs professionnels de renom dans ses rangs. En 2023, plus de dix ans après, le modèle est toujours le même, avec douze Espoirs sur les treize coureurs du collectif, mais le fonctionnement a évolué. "On a des jeunes qui n'ont pas forcément été recrutés par de grandes équipes, mais qui ont un bon potentiel, et qui sont là en apprentissage", explique Melvin Rullière, le directeur sportif de l'équipe, au micro de DirectVelo. Pour le CC Étupes, la formation s'axe principalement sur des jeunes qui sont passés "sous les radars. Avec le système actuel, les tout meilleurs Juniors vont directement en Continental. Ils ne transitent plus par les N1. Ou alors ceux qui vont en N1 cherchent d'abord les équipes réserves ou celles qui ont de gros budgets".
UN DÉBUT DE SAISON FRUSTRANT
Avec un effectif aussi jeune, le début de saison est plus difficile. Les programmes des coureurs doivent être adaptés afin de les ménager. "On a l'impression que notre saison n'a pas vraiment commencé. Comparé à certains, on n'a pas eu beaucoup de jours de course, donc peu d'occasions, c'est assez frustrant", regrette le DS des orange-et-noir. Bien que rageante, cette stratégie est un choix pour préserver les coureurs. "On n'a pas trop couru parce que je ne veux pas que mes jeunes soient en vacances en juillet parce qu'ils sont fatigués. Le but, c'est de les faire tenir la saison complète". Automatiquement, cela se ressent dans les performances d'une équipe moins tranchante en février -mars. "La manche de Coupe de France à Aix-en-Provence était trop tôt pour nous. On a une équipe jeune, un peu trop tendre. Il leur faut des courses pour qu'ils progressent".
Pour autant, le début de saison n'est pas à jeter. Melvin Rullière retire du positif de ces premiers mois de course. "On réussit à mettre en place des choses quand il faut le faire, on roule quand on doit rouler, on prend nos responsabilités. Sur l'Artois, on fait 2e de la dernière étape, et dans le Top 10 du général". Le mois d'avril a été l'occasion d'enchaîner les bonnes places et de signer leur première victoire de la saison, sur le Grand Prix Dieulouard, en Toutes Catégories, grâce à Edvin Lovidius. "On gagne à Dieulouard, tout en sachant que le niveau est moindre. On ne s'enflamme pas, mais on est content, c'est un point de passage. Gagner là-bas nous montre qu'on est dans la bonne direction".
UNE COUPE DE FRANCE QUI COMPTE TOUJOURS
Avec le Chrono 47 qui arrive ce dimanche, c'est à un gros morceau que s'attaque la formation franc-comtoise. Après une 12e place l'année dernière, l'objectif sera de faire mieux, sur un exercice qui leur convient bien, d'autant qu'il y a l'enjeu des places pour le Championnat de France. "On y va concentré et sérieux, surtout que c'est un exercice qui prouve la force collective. Ce sont des valeurs qu'on veut inculquer aux jeunes". Objectif Top 10, donc, pour l'équipe qui a essayé de se préparer en conséquence. "On n’a pas eu beaucoup de temps pour répéter, mais récemment, on a investi dans du matériel. On a encore fait une journée de stage la semaine dernière. La concurrence sera rude mais ce serait une vraie satisfaction d'être entre les 5e et 10e places".
Pour les autres manches de Coupe de France, les objectifs sont clairs. Avec un effectif plus léger, difficile de viser le haut du classement. Inutile alors d'essayer de marquer des points avec plusieurs coureurs. "On n'essaye pas d'en placer plusieurs dans les 20. On préfère rouler pour une personne désignée avant. Sur Bordeaux-Saintes, ils étaient encore trois capables de jouer la gagne, mais avant l'interruption, ils étaient en train de s'organiser pour en emmener un au sprint". Seule la victoire est envisagée, car lever les bras sur une manche de Coupe de France a toujours du sens. "Notre objectif est de faire passer des coureurs chez les pros. D'un point de vue individuel, l'emporter sur une manche de Coupe de France, c'est hyper intéressant".