Nicolas Malle voit le vélo autrement
Après six saisons dans les pelotons Elites, Nicolas Malle a changé sa vision du cyclisme. Ses attentes ne sont plus les mêmes. "C’est la première année où je suis arrivé sur les courses avec si peu de kilomètres", confie-t-il à DirectVelo. La performance sportive passe au second plan. "Je prends un immense plaisir parce que je suis à l'école en début de semaine. Je travaille en fin de semaine donc je roule le soir, et le week-end je fais mon vélo. Ça me fait beaucoup de bien, ça me vide la tête". La semaine est tout aussi rythmée qu’auparavant sauf qu’elle n’est plus organisée de la même manière avec son alternance. L’intensité des entraînements a elle aussi baissé. "Je roule beaucoup moins. Je suis passé de 15 heures de vélo par semaine à 6-8 heures". Cette façon d’aborder le vélo lui permet d’être beaucoup plus motivé lors des courses. "Le week-end, quand je mets un dossard, j’ai le couteau entre les dents".
Cette nouvelle saison au sein du peloton amateur français n’était pourtant pas l’idée première de l’ancien Champion d’Europe Juniors. "En septembre, j’avais dit à tous mes potes que j’arrêtais le vélo. Je ne voulais plus continuer". C’est un ancien coureur qui lui a redonné l’envie de faire de la compétition. "Finalement, en parlant avec Cédric Delaplace, il m’a dit de continuer, que j’allais voir le vélo autrement en bossant la semaine et en courant le week-end". Et l’ancien Champion de France amateur a eu raison de le pousser. "Je ne regrette pas et je remercie Cédric".
« IL FAUT VOIR LES CHUTES QU’IL Y A TOUS LES WEEK-ENDS »
Sans objectif particulier en début d’année, le coureur de 24 ans s’est orienté vers des courses qui lui correspondaient plus. "Ça me fait du bien de courir sur des Toutes Catégories. Désormais, je ne prends plus de plaisir en Élite. Après, il y a aussi des bornes en plus donc forcément je suis un peu plus juste". Même si son niveau n’est plus celui des saisons précédentes, une autre donnée est entrée en ligne de compte dans son choix de diminuer le nombre de courses Élite. "Tout le monde est agressif, ça frotte comme pas possible, il faut voir les chutes qu’il y a tous les week-ends, ça devient limite grave", déplore-t-il.
Même s’il n’avait pas d’attente particulière en démarrant la saison, il s’est vite pris au jeu. "Maintenant, pour moi, le vélo c’est du plaisir et il n’y a pas de secret pour en prendre, il faut jouer devant". Et cette façon de voir le vélo a vite porté ses fruits avec une première victoire assez tôt dans la saison sur le Circuit du Pays de Craon, le 26 mars dernier. Malgré tout, l’ES Torigni compte sur lui et ce de plusieurs façons. "Je sais que c’est important pour le club de courir sur des Élites donc j’y vais". Nicolas Malle est aussi devenu un vrai capitaine de route pour son équipe, au côté de Cyrille Patoux. "On a un bon collectif avec des jeunes motivés et qui apprennent avec nous. On est là pour les guider". Avec deux succès cette saison, il est prêt à mettre la main à la pâte pour favoriser l’un de ses équipiers. "Le but va être aussi que les autres gagnent. Moi j’ai déjà réussi à le faire. Si je peux aider les autres à le faire, ce sera avec plaisir".
« S’IL PEUT Y AVOIR UN RÉSULTAT, IL Y EN AURA UN »
Pourquoi pas dès ce vendredi, sur les Boucles de la Charente-Maritime. Après une première manche de Coupe de France N2 un peu décevante lors de la Vienne Classic, l’ES Torigni a à cœur de bien faire. Lors de la saison 2022, l’équipe normande a terminé à la dernière position du classement général des clubs de N2. Cette année, elle veut rectifier le tir. "Ils sont revanchards, surtout vis à vis de leur parcours l’année dernière. Faire un Top 10 voire un Top 5 au général sera un beau résultat. Ça sera aussi représentatif du niveau qu’on a". Néanmoins, la tâche ne sera pas simple avec un chrono par équipes, le Chrono Champenois, au programme de la Coupe de France, la même semaine que le Tour de la Manche, “une course très importante pour l’équipe".
Mais d’abord, sur les Boucles de la Charente-Maritime, Nicolas Malle abordera la course de la même manière que depuis le début de l’année. "J’y vais pour me faire plaisir et s’il peut y avoir un résultat, il y en aura un". Mais les choses ne vont pas être si simples et il en est bien conscient. "Je sais qu’il y a plus de kilomètres que sur les Toutes Catégories en Normandie où les courses font 120 kilomètres". Le classement général lui semble compliqué à jouer avec un contre-la-montre final de 23 kilomètres. "Il y a de bons monstres en chrono dans les N2 cette année". En effet, avec des spécialistes comme Corentin Ermenault ou le Champion de France amateur de la discipline Antoine Devanne, la tâche paraît compliquée.