Rien ne semble pouvoir arrêter Morne Van Niekerk mentalement. Pas verni depuis des années avec une accumulation de pépins, de maladies et de chutes sévères, le Sud-Africain semble toujours revenir plus motivé que jamais. Dernier exemple en date : sa lourde chute au Tour de Bretagne suivie, une semaine plus tard seulement, d’un très bon comportement sur les chemins du Tro Bro Leon, l’une de ses courses favorites. 

UNE ERREUR DE PLACEMENT QUI COÛTE CHER

Le 30 avril dernier, le baroudeur de la formation St-Michel-Mavic-Auber 93 était l’un des coureurs les plus durement touchés dans l’énorme chute massive de la 6e étape du Tour de Bretagne (2.2). Une commotion cérébrale avait été évoquée dans le communiqué officiel d’après-course (lire ici). “J’étais sonné après la chute. Je n’étais vraiment pas bien, avec presque l’envie de vomir. J’ai eu les oreilles qui sifflaient, le soir, pendant quelques jours”. Pour autant, ses visites chez son ostéopathe l’ont vite rassuré. Après avoir pu rapidement remettre en place les vertèbres légèrement touchées et soulager sa nuque après un coup du lapin sur la chute, et à la suite de la pose de six points de suture sur un genou, Morne Van Niekerk a repris l’entraînement dès le mercredi suivant, aux alentours du Mans, où il vit depuis décembre dernier - comme son coéquipier Thomas Gachignard et son directeur sportif Tony Hurel -, après avoir passé plusieurs années en Corrèze, à Brive-la-Gaillarde.

“Sur le coup, je ne savais pas trop comment ça allait se passer, si j’allais devoir reprendre tout doucement ou si je pourrais vite refaire de grosses sorties. J’avais vraiment en tête le Tro Bro Leon, qui est l’une de mes courses préférées. J’aurais vraiment été dégoûté de ne pas pouvoir la disputer”, relate celui qui y avait d'ailleurs pris la 8e place l’an passé. Finalement, les sensations à l’entraînement se sont vite avérées positives et rassurantes. Et il a bel et bien pu se rendre sur l’épreuve bretonne le week-end dernier. Avec, à la clef, plus de 140 km en tête de course avant de décrocher un nouveau Top 15 à l’arrivée (voir classement).

À LA RELANCE

“Il avait beaucoup plu la veille alors je m’étais dit qu’il valait mieux courir à l’avant pour éviter les pépins, les chutes etc. Mais malheureusement, les secteurs étaient assez propres, il n’y avait pas beaucoup de boue. J’étais déçu”, précise celui qui aurait souhaité une course encore plus exigeante. “J’ai aussi commis une petite erreur de placement en fin de course, à un moment important. Je me suis mal repéré et je me suis retrouvé en queue de peloton lorsqu’il aurait fallu être devant. Le temps de faire l’effort pour remonter tout le monde, le premier groupe avait filé…”, regrette l’athlète de 27 ans, qui a tout de même confirmé, une fois encore, qu’il était capable d’un grand résultat, un jour, sur cette épreuve si spécifique. “J’ai merdé tactiquement, c’est dommage car je me sentais très bien et je sais que cette course peut me réussir”. 

Ce bon résultat, malgré tout, à la suite d’une lourde chute, doit - il l’espère - lui permettre d’enfin véritablement lancer sa saison. “Je m’étais déjà dit ça après ma 3e place à Lillers mais j’ai encore été embêté juste après et je n’ai pratiquement pas roulé pendant trois semaines. Cette fois-ci, je pense avoir eu assez de pépins pour toute la saison, j’espère que je vais être tranquille maintenant”. Les courses à venir, les 4 Jours de Dunkerque puis les Boucles de la Mayenne, sont deux rendez-vous importants, lors desquels il devrait avoir l’occasion de s’exprimer. “Le Tro Bro Leon m’a remis en confiance. Maintenant, il va falloir continuer sur cette bonne dynamique”.