Audrey Cordon-Ragot a eu besoin de temps pour se remettre de l’étape de Rodez, ce mercredi soir. Le visage fermé, presque dépitée, la coureuse de Human Powered Health avait une occasion en or de remporter une étape du Tour de France, mais aussi, pourquoi pas, de porter le maillot jaune. Virtuellement leader du général une bonne partie de l’après-midi, il fallait surveiller attentivement Yara Kastelijn. "Il fallait rester concentrée et bien jouer mes cartes au bon moment. Mais je suis tombée sur un os en la personne de Yara Kastelijn, qui est allée chercher cette magnifique victoire. Elles étaient deux dans l'échappée, c'est la course", reconnait l’ancienne Championne de France, ce jeudi matin, au départ d’Onet-le-Château.

La Néerlandaise était finalement la plus forte, tout simplement. Audrey Cordon-Ragot avait bien compris qu’elle était la femme à surveiller. "Je savais qu'il fallait que je la suive, j'ai tout tenté. Mais elle est un cran au-dessus de moi dans ce genre de bosses, je ne me faisais pas d'illusions sur le fait que j'allais beaucoup souffrir si j'étais dans sa roue". La Bretonne a beau s’accrocher plusieurs fois, son adversaire de Fenix-Elegant a fini par mettre le coup de grâce. "Elle s'est retournée une fois, j'ai essayé de garder la poker face, en faisant genre que j'étais facile. Mais elle a bien entendu à ma respiration que j'étais à fond, alors elle en a remis une petite couche et elle est repartie".

L’état d’esprit est plus positif au départ de cette cinquième étape. La veille, elle a pu compter sur un soutien qui lui a redonné le sourire. "J'ai reçu un message de Cyrille Guimard qui m'a fait très plaisir, il m’a dit qu'il était fière de voir mon caractère, que j'étais une vraie Bretonne, il n'y a pas de commentaires à faire sur ça. C'est l'image que je souhaite donner", sourit Audrey Cordon-Ragot, qui est déjà tournée vers la suite de ce Tour de France. "Je ne considère pas que c'est un échec, simplement une occasion ratée. Il y en a tous les jours, il va falloir en retrouver une autre, repartir de l'avant. J'ai vécu bien pire que des échecs ou des occasions manquées sur une course du vélo. Je saisirai une nouvelle opportunité". Avec une meilleure issue, peut-être.