Impressionnant Joshua Tarling. Né en 2004, Espoir 1, le Britannique est monté sur le podium du Championnat du Monde Elites Hommes dès sa première tentative, derrière deux monstres de la discipline (voir classement). “Que c’était dur ! C’était encore bien plus dur que je ne l’avais imaginé lors de la reco. Je n’avais plus rien dans la montée finale. Quand je me suis retrouvé au pied, il restait un kilomètre et je me suis demandé comment j’allais arriver au bout, je me disais que ça allait être long…”, relate-t-il en conférence de presse. Mais finalement, le gamin a tenu tête à tous ses aînés jusqu’au bout. “Le vent a joué un rôle dans le final. Je suis sûrement parti un peu trop fort et c’est aussi pour ça que je me suis légèrement tassé en toute fin de chrono. J’ai payé mes efforts mais fallait vraiment s’arracher pour limiter la casse”, insiste-t-il.

Comme d’habitude, c’est avec une cool attitude à son paroxysme que l’habituel coureur d’INEOS Grenadiers s’est présenté en salle de presse. N’est-il jamais stressé ? Ne se surprend-il pas, lui qui semble avoir ce même relâchement sur chacune des courses de la saison ? “Il ne faut pas croire, c’est sûrement trompeur”, sourit-il à DirectVelo lorsqu’on lui fait la remarque. “Ces dernières semaines, je me suis quand même mis la pression. D’ailleurs, j’ai conscience que j’ai mené la vie dure à mes proches ces derniers temps, je n’étais pas facile à vivre. Avant le chrono, j’essaie de me détendre au maximum en faisant d’autres trucs, en passant du temps sur des jeux vidéos sur le téléphone. Puis je switch au dernier moment. Mais sans trop de pression, en effet, sur la ligne de départ. De toute façon, ça ne change rien de se stresser. Si tu fais un bon chrono, tant mieux, sinon… La médaille est vraiment un bonus”, se satisfait celui qui s’exerçait déjà sur des chronos d’une distance de 160 km (100 miles) à… 12 ans. “Mais c’était à une allure tranquille, et un autre temps. Je préparais l’avenir (sourire)”.

« C’EST INTÉRESSANT, MERCI POUR LE CONSEIL »

En zone mixte, l’ancien vainqueur du Tour de France Geraint Thomas n’a pas tari d’éloges sur son jeune compatriote. Même chose pour Filippo Ganna, 2e ce vendredi. “Ce gars est super fort. Le jour où il prendra encore de la caisse et deux kilos de muscles, il va faire très mal et il sera dur à battre”, lâche l’Italien. Des mots qui ont rapidement été rapportés à Joshua Tarling. “Il a vraiment dit ça ?, rigole-t-il. Eh bien il n’a pas tort ! C’est intéressant, merci pour le conseil (rires)”.

Alors que l’on pouvait se demander pourquoi Joshua Tarling n’a pas souhaité s’aligner sur l’épreuve Espoirs, le résultat du jour est la meilleure des réponses, après coup. “Je voulais juste tenter le coup, précise-t-il tout de même. Mais de là à imaginer faire une médaille, non. Si j’y avais pensé, je me serais justement mis la pression, ça m’aurait trop stressé. Ce n’était pas plus mal de ne pas y penser. Si j’avais joué le titre en Espoirs, la pression n’aurait pas été la même. Mais être sur le podium en Élites, c’est pas mal non ?”. Et dire qu’il n’a que 19 ans…