La formation Arkéa s’est présentée sur le Tour féminin de l’Ardèche dans de drôles de conditions. Initialement, la Conti bretonne espérait briller avec la Québécoise Clara Emond et l’Irlandaise Megan Armitage. Mais la première citée a chuté lourdement à Plouay et a dû déclarer forfait, tandis que la seconde a dû abandonner au bout de deux jours de course après un incident dans les rues de Nîmes. Avec, de surcroit, la chute d’Amandine Fouquenet, toujours à Plouay, les rouge-et-noir ne s’étaient d’ailleurs présentés en Ardèche qu’à quatre. “On s’était engagés auprès des organisateurs. On tenait à venir. C’est rare de pouvoir s’exprimer sur sept jours. C’était compliqué mais on souhaitait vraiment être là. On ne savait juste pas si on avait le droit de débuter la course à quatre”, rappelle Mélanie Briot après coup.

Au dernier moment, il a fallu solliciter Lucie Liboreau à la rescousse, alors que la jeune néo-pro n’était pas du tout prévue sur la course initialement. “On l’avait appelée en catastrophe le dimanche matin, au moment où il fallait partir. Elle avait à peine eu le temps de se préparer… Mais sinon, on partait à trois”. Puis il y a donc eu l’abandon de Megan Armitage, qui semblait très en jambes lors des deux premières journées de compétition. “Elle a pris un objet non-identifié à l’arrivée de la deuxième étape, on n’a pas compris. Comme elle a déjà fait deux commotions cérébrales, elle n’allait pas prendre de risques”, explique la directrice sportive, alors que Megan Armitage avait pour rappel dû déclarer forfait pour le Tour de France au dernier moment après une chute à l’entraînement.

UNE TROISIÈME PLACE À TROIS

Le premier accessit est arrivé à Avignon, le troisième jour, avec un Top 10 pour Lucie Liboreau le jour de son anniversaire. Puis Anastasiya Kolesava a pris la bonne échappée le lendemain et n’a été devancée que par la spécialiste de l’épreuve, Silvia Zanardi, sur la ligne d’arrivée. Placée au général, la Biélorusse est parvenue à sauver sa place sur le podium jusqu’au bout. “On est super content de ce podium final. On n’avait pas l’équipe pour se défendre mais finalement, elle s’est bien débrouillée. Il fallait faire preuve de malice, se cacher au max et elle l’a fait”.

Bien sûr, avec uniquement Lucie Liboreau et Maaike Coljé pour épauler Anastasiya Kolesava, il a aussi fallu compter sur des circonstances de course favorables. “Sur cette dernière étape, ça nous allait bien que la FDJ-Suez fasse un train pour éviter les attaques des UAE. C’était mieux pour nous. Si ça avait attaqué de partout, ça aurait été compliqué de ne pas se faire piéger et d’être devant. Dans le dernier grimpeur, ça s’est fait à la pédale”. Malgré tout, la tension était à son maximum jusque dans les dernières minutes de course, à Privas. “Avec Olivia Baril en tête de course, c’était chaud… Elle était à quelques secondes de prendre la 3e place, mais ça a tenu”. Et Anastasiya Kolesava a offert un deuxième podium en quelques semaines à ses troupes (voir classement), après celui obtenu au Tour de Toscane, fin août, en plus d’une victoire d’étape. “Elle nous apporte beaucoup sur cette fin d’année, c’est bien”.