Clément Venturini : « Je n’ai pas choisi la facilité »
Pour son week-end de reprise, Clément Venturini a connu la victoire et une place de 2e. Après son succès la veille au niveau régional à Belmont-de-la-Loire (Loire), le Champion de France a été devancé ce dimanche au sprint par le Belge Lander Loockx lors du cyclo-cross UCI d’Auxerre (voir classement). Pour DirectVelo, le coureur d’AG2R Citroën Team revient sur sa course et évoque la suite de sa saison.
DirectVelo : Tu termines 2e de ton premier cross UCI de la saison…
Clément Venturini : Le Belge (Lander Loockx, NDLR) a démarré très fort, c’était sûrement sa tactique. C’était assez brutal puisque j’ai repris hier (samedi) les courses, et l’entraînement il n’y a pas si longtemps. J’étais là pour ça donc c’est parfait. J’arrive à tenir la cadence physiquement mais je n’avais pas le petit truc qui fait la différence chez un cyclocrossman. Ce n’est pas si mal de finir sur le podium.
N'y avait-il pas moyen de faire la différence avant le sprint ?
J’ai pas mal insisté quand j’ai vu que je n’arrivais pas à faire la sélection mais je ne suis pas parvenu à faire un écart. J’ai ensuite essayé de jouer la victoire au sprint mais on s’est à moitié accroché dans les derniers virages. Si la dernière ligne droite avait été plus longue, ça aurait pu faire un sprint plus à la régulière mais là c’était court et c’est lui qui est sorti en tête. Il mérite sa victoire vu comment il a démarré et fini la course. Bravo à lui.
C’est un bon premier week-end !
Hier (samedi), il y avait le côté sentimental avec toute la famille de Cours-la-Ville, ce sont des gens importants pour moi. Aujourd’hui, c’était la première en UCI. Je n’ai pas choisi la facilité qui aurait été de rouler ce matin à la maison et de passer l’après-midi sur le canapé, de profiter de mes proches. Au final, je n’ai eu que quatre week-ends tranquilles mais personne ne me force, c’est une volonté de ma part. J’ai fait le choix de reprendre plus tôt pour me familiariser plus vite avec le vélo. J’ai envie de faire un beau mois de janvier, comme j’ai l’habitude de le faire.
« DANS UNE AUTRE DYNAMIQUE »
On voit que chaque année, ça revient très vite chez toi…
Sans prétention, c’est un peu inné. Je n’avais pas sauté de planches depuis le Mondial en février et là en arrivant devant, j’arrive à les franchir. On a ça en nous quand on est cyclocrossman. À une autre échelle, quand les grands champions comme Mathieu (Van der Poel) et Wout (van Aert) reprennent, ils sont au top niveau de suite. En toute honnêteté, je m’attendais à ce que ce soit plus compliqué que ça. Depuis que j’ai repris l’entraînement, je me sens dans une autre dynamique. J’ai envie de bien faire…
Cet hiver est marqué par ton changement d’équipe, avec ta future arrivée chez Arkéa-B&B Hotels…
J’ai un beau maillot à honorer jusqu’au 31 décembre. Le 30, je ferai ma dernière course avec AG2R Citroën. C’est un beau signe de finir sur une manche de Coupe du Monde, à Hulst (Pays-Bas). Je vais découvrir ma nouvelle équipe dès le week-end prochain, lors de notre premier stage. J’ai vraiment hâte. J’espère faire un beau mois de janvier avec ce Championnat de France à domicile, à Camors, pour l’équipe.
Quelles sont tes attentes cet hiver au niveau international ?
J’avais fait un super Championnat du Monde il y a deux ans (5e à Fayetteville, NDLR), un Top 10 en février dernier (10e à Hoogerheide, NDLR). J’ai délaissé le cyclo-cross pendant quelques années alors dans un coin de ma tête, je me dis qu’avant de finir ma carrière, ça serait un bel objectif d’avoir une breloque sur un Mondial. Sur la route, on voit que c’est de plus en plus difficile. Il y a des placettes mais sur les grosses courses, la part de gâteau à aller chercher est maigre. Il faut que ce soit un objectif personnel mais aussi celui de l’équipe. On en discutera mais pour le moment, on va déjà penser à janvier.