AS Bike Racing : « On ne peut pas aller partout »
Il ne faudra pas chercher de Français ce dimanche sur la manche de Coupe du Monde de Val di Sole, aussi bien chez les Femmes que chez les Hommes (lire ici). Présent ces deux dernières années en Italie avec au moins un coureur, l’AS Bike Racing a choisi de ne pas faire le déplacement cette saison. Le manager de la structure basée en Alsace, Guillaume Annoye, en explique les raisons à DirectVelo.
DirectVelo : Après Dublin le 26 novembre, l’AS Bike Racing manquera ce dimanche la manche de Coupe du Monde de Val di Sole. Pourquoi ?
Guillaume Annoye : L’équipe existe depuis cinq ans, nous jouons au niveau international depuis trois ans. Nous continuons de grandir, nous avons un groupe de neuf coureurs mais il y a des choses à prendre en compte. Nous avons déjà joué le classement de la Coupe du Monde mais cette année, c’est compliqué par rapport au positionnement des courses et la densité du calendrier. Il y a des manches de la Coupe du Monde en face des épreuves des Coupes de France ou de Suisse. Il faut aussi savoir accepter les phases de récupération ou de foncier. Nous avons fait un stage en altitude pour préparer le Championnat d’Europe, la semaine dernière nos coureurs étaient en Espagne pour rouler au soleil…
« ÉVITER LA FATIGUE »
Il faut donc faire des choix…
Oui et ils sont compliqués. Chaque coureur a un profil différent. Nous avons découpé notre groupe en trois. Les Juniors/Espoirs sont allés sur la Coupe de France. En quatre week-ends, ils ont enchaîné Quelneuc, Pontchâteau, Albi et Troyes. C’est tout en France mais c’est éclaté sur tout le territoire. Pour certaines de ces courses, on a fait presque 2000 kilomètres aller-retour. Les deux jours suivants, tout le monde est cuit. Quand on voit qu’il y a derrière des manches de la Coupe du Monde à Dublin et Val di Sole… On met des choses en place, on a cette maison en Belgique, on prend plus de vacataires quand c’est nécessaire mais on ne peut pas aller partout.
Ce week-end, l’AS Bike Racing sera donc en force à la Coupe de France de Flamanville…
Si tu voulais marquer des points UCI et remonter au classement de la Coupe du Monde, il était plus judicieux d’aller à Val di sole mais en face, on a cette Coupe de France. Flamanville a bien fait les choses en organisant deux épreuves en deux week-ends. Avec quatre véhicules, c’est intéressant d’en laisser sur place pendant la semaine car les coûts sont exorbitants. Il y a aussi la fatigue des coureurs, ça doit être la priorité. Tu laisses des plumes si tu passes de Flamanville à Val di Sole… Pour nous, les objectifs à venir sont le Championnat de France et le Mondial. On est à un peu plus d’un mois de Camors. Moins le coureur passe du temps dans les véhicules, mieux ça sera… En fin de saison, on ne retiendra que les trois Championnats. On essaie d’éviter la fatigue. David Menut et Hélène Clauzel sont restés près de Flamanville cette semaine. Ils ne se sont pas entraînés dans les meilleures conditions météo mais c’était le mieux à faire. Par ailleurs, ça sera une répétition du Championnat de France. Clément Venturini est là, tout le monde sera présent. On doit aussi montrer le maillot de Championne de France, on l’avait dit avant la saison et on tient notre engagement. On veut l’honorer en France.
« CE N’EST PAS PENSABLE »
Le calendrier de la Coupe du Monde fait beaucoup parler cette saison…
Avant, c’était un honneur d’aller sur une Coupe du Monde. Là, c’est devenu normal. Je comprends pour ceux qui la gèrent qu’il y ait quatorze manches, c’est rentable mais il faudrait trouver une sorte de terrain d’entente pour ne pas délaisser les autres challenges… J’ai lu ce que disait David Lappartient (lire ici) mais tu ne fais pas les choses en menaçant, ça n’a jamais marché. Aujourd’hui, quelque chose ne va pas et il faut trouver un compromis.
Certains pensent qu’il faudrait organiser deux manches par week-end notamment pour que les déplacements soient plus rentables…
Je les rejoins. Il faudrait organiser les manches de Coupe du Monde sur cinq ou six week-ends, avec une course le samedi et l’autre le dimanche. Par exemple, on pourrait même regrouper Namur (Belgique) et Hulst (Pays-Bas), il y a deux heures de route. On pourrait faire deux courses en France pas très loin l’une de l’autre. Et comme ça, tu laisses des week-ends pour d’autres challenges, comme le Superprestige, la Coupe de France, la Coupe de Suisse… Quand on voit qu’il n’y a pas de Français à Val di Sole, c’est décevant. On est une nation forte du cyclo-cross. Il y a des équipes, des moyens qui se mettent en place… Mais ce n’est pas pensable d’aller à droite à gauche tous les week-ends aussi bien financièrement qu'humainement.