Maxime Decomble : « Je m’en rappellerai »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

C’est un véritable rêve éveillé qu’a vécu Maxime Decomble, dimanche, sur les routes du Grand Prix de Marseille-La Marseillaise (1.1). Tout juste sorti des rangs Juniors et néo-sociétaire de la Conti Groupama-FDJ, le Provençal a été appelé en remplacement - de dernière minute - d’Eddy Le Huitouze pour disputer la première manche de Coupe de France Pro de la saison, en voisin. Une première au scénario idyllique avec le succès de son leader Kévin Geniets et une confiance gonflée à bloc pour les prochaines courses à venir, au sein de la réserve. Le tout avec, et ça ne s’invente pas, le dossard 13 épinglé au maillot. Pour DirectVelo, l’ancien sociétaire du VC La Pomme Marseille et de l’équipe de France U19, originaire de la Ciotat, commune traversée par le peloton, raconte cette journée pas comme les autres.

DirectVelo : C’est presque un scénario de film que tu as vécu ce week-end !
Maxime Decomble : Franchement, c’était un truc de fou. Je suis rentré du stage en Espagne vendredi. Quand je suis arrivé à Marignane après être descendu de l’avion, j’ai vu un message de mon entraîneur, qui me disait qu’Eddy (Le Huitouze) était tombé à l’entraînement et qu’ils comptaient le préserver pour l’Étoile de Bessèges. On m’a demandé de le remplacer. Sur le coup, je n’étais pas sûr de pouvoir le faire car mon vélo est resté à l’aéroport en Espagne et dans la housse, j’avais mon compteur, mes chaussures etc. Mais j’ai réussi à me débrouiller avec des chaussures de rechange, le Garmin d’un ami et le vélo de Matthew Walls. À partir de là, il n’y avait plus qu’à !

« J’AI ÉTÉ AGRÉABLEMENT SURPRIS »

Tu t’es donc retrouvé à disputer une Classe 1, à la maison, dès ta sortie des rangs Juniors…
Ça fait vraiment plaisir. Initialement, j’avais prévu d’aller voir la course sur le bord de la route (rire). Alors faire la course, c’était une belle surprise. Ça me permet de passer un cap directement, même si ce n’était évidemment qu’une parenthèse dans cette saison avec la Conti. Ce sont simplement les circonstances qui ont fait que, mais c’est une sacrée drôle d’histoire. Je m’en rappellerai.

Dans quel état d’esprit t’es-tu présenté au départ, n’y avait-il pas beaucoup d’appréhension ou de stress ?
Honnêtement, psychologiquement c’était quand même quelque chose. Ce que j’appréhendais le plus, c’était bien sûr cette différence de niveau entre les Juniors et les pros. J’avais peur de la façon de courir, que ça frotte trop ou que je n’arrive pas à me placer. Mais ça s’est bien passé, j’ai été agréablement surpris. Même physiquement, je me posais des questions car avant le stage en Espagne, je n’avais pas roulé du tout pendant deux semaines à cause d’un problème au genou. Je n’avais fait que de la nage. Je ne pensais pas être en bonne forme et pourtant, tout s’est bien passé. J’ai réussi à bien me placer en début de course. Dans les descentes, je me sentais fort et à l’aise (rire). C’était sûrement aussi parce que je connaissais très bien les routes. Par contre, quand on est arrivé dans les moments décisifs avant la Ciotat et les Crêtes, j’ai senti que c’était quelque chose !

Qu’attendait-on de toi pour cette course inaugurale chez les pros ?
Avec Thibaud (Gruel), on devait suivre les coups et prendre l’échappée, l’un ou l’autre, si les équipes du WorldTour y allaient. Ensuite, il fallait protéger nos leaders du vent. Même le simple fait d’aller chercher les bidons, franchement, j’ai adoré et trouvé ça énorme ! Une fois dans la partie finale, on a replacé une dernière fois Cyril (Barthe) et Marc (Sarreau) avant qu’ils ne propulsent Kévin (Geniets). De mon côté, je n’avais plus qu’à finir avec ce qu’il me restait de force (37e, NDLR).

« J'ÉTAIS SÛREMENT LE COUREUR LE MOINS CONNU DE TOUT LE PELOTON MAIS L’UN DES PLUS ENCOURAGÉS »

Généralement, lors des briefings d’avant-course, le « local de l’étape » peut apporter quelques précisions quant aux spécificités du parcours. Mais qu’en est-il lorsque l’on a 18 ans et que l’on dispute sa première course avec les grands ?
Yvon (Caër) ne m’a pas trop sollicité, c’est normal. Il connaissait bien la course et tous les coureurs présents dans l’équipe avaient déjà fait la Marseillaise au moins une fois. Mais j’ai quand même pris la parole deux-trois fois pour évoquer la descente de la Gineste et quelques autres détails. Cela dit, un premier briefing chez les pros, c’est impressionnant. Tout était nouveau pour moi, comme les oreillettes. Ça faisait beaucoup mais j’ai tout adoré.

En évoluant à domicile, tu as pu bénéficier d’un gros soutien…
C’était super ! Beaucoup de cyclistes de la région, de copains, étaient là pour m’encourager, surtout à la Ciotat et dans les Crêtes. J’étais sûrement le coureur le moins connu de tout le peloton mais l’un des plus encouragés. Il y avait aussi le président du VC La Pomme Marseille, des potes, la famille… Tout le monde était super content de me voir là. 

On imagine que cette belle prestation en Classe 1 va te permettre d’aborder ta saison d’Espoir 1, avec la Conti, dans les meilleures conditions ! 
Il ne faut pas tomber dans de l’excès de confiance mais c’est sûr que ça ne peut être que positif. J’ai pris de l’expérience sur cette journée, notamment dans la façon de courir. Et j’ai vu que ça pouvait bien se passer. Le groupe m’a bien guidé, je vais pouvoir m’appuyer là-dessus dès les premières courses avec la Conti, au Tour des 100 Communes et au Grand Prix de Lillers. En attendant, j’ai encore un mois d’entraînement pour bien me préparer. Et une belle course sur laquelle m’appuyer.

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