Frustré, Reuben Thompson « ne comprend pas »

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

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Il y a deux ans à peine, il faisait partie des meilleurs coureurs au Monde dans la catégorie Espoirs. 2e du Circuit des Ardennes, du Tour du Val d’Aoste - avec une victoire d’étape - et de la Ronde de l’Isard, 4e du Tour Alsace, 5e du Baby Giro, le Néo-Zélandais était promis à un (très) bel avenir. Mais depuis son passage de la Conti à la WorldTeam Groupama-FDJ, il ne semble pas en mesure de jouer les premiers rôles et se contente, ainsi, de faire l’équipier pour des garçons tels que David Gaudu ou Lenny Martinez. “C’est frustrant de voir plein de mecs de ma génération gagner de belles courses. J’étais à leur niveau en Espoirs, je jouais la gagne face à eux. Et là, je ne marche pas comme eux”, regrette-t-il auprès de DirectVelo, en marge de la Mercan’Tour Classic Alpes-Maritimes. “Je n’arrive pas à l’expliquer. Si je savais pourquoi il y a cette différence, je ferais peut-être des choses autrement. Je me dis que j’ai peut-être une maturité plus tardive. C’est vraiment la grande question”.

L’athlète de 23 ans - tout de même 2e d'étape au Pays Basque, lors de la fameuse énorme chute impliquant plusieurs cadors du peloton - ne désespère pas de retrouver les premiers rôles à terme. “Je rêve de gagner en WorldTour comme Lenny mais pour l’instant, je n’en suis pas là. Je garde espoir malgré tout. Quand je vois Matteo Jorgenson exploser à 25 ans, gagner Paris-Nice… Je me dis que c’est peut-être encore possible pour moi”. Toujours est-il qu’il est en fin de contrat avec la Groupama-FDJ. Une pression supplémentaire pour les courses à venir ? “Oui, un petit peu quand même. C’est forcément dans un coin de la tête, même si j’imagine qu’il me reste du temps. On verra. Je sais ce que j’ai à faire”.

LENNY MARTINEZ CROIT EN LUI

Pas franchement en totale confiance, Reuben Thompson est tombé au Tour du Pays Basque, ce qui n’a pas arrangé les choses.
“J’en suis ressorti avec une petite lésion ligamentaire. J’avais mal mais j’ai quand même insisté jusqu’au Tour de Romandie. Après coup, je peux dire que ce n’était pas la bonne décision. J’ai dû me reposer pendant près de deux semaines”. Depuis, il a donc remis en route et s’oblige actuellement à réaliser de grosses séances, autour d’Isola 2000, en stage personnel. “J’en profite pour courir à la Mercan’Tour car c’est à côté de la maison”. Il accompagnera ensuite, encore une fois, Lenny Martinez lors du Tour de Suisse. “Je ne sais pas si c’est une demande spécifique de sa part mais je suis sur pratiquement toutes les courses qu'il a disputées depuis le début d'année”.

D'après Lenny Martinez lui-même, il s'agit en fait d'un choix du staff. "On en rigolait encore hier (samedi) en découvrant qu'on avait le même calendrier ces prochaines semaines". Comment le lauréat de la Mercan'Tour Classic Alpes-Maritimes (voir classement) explique-t-il que son coéquipier depuis la Conti ne parvienne pas à passer un nouveau cap ? "Ce n'est pas facile pour lui. Il y a des plans établis par l'équipe, il doit souvent rouler pour moi qui suis désigné leader. Il a roulé super fort dans la vallée aujourd'hui par exemple. C'est une dépense d'énergie qu'il pourrait mettre plus tard dans la course dans un autre contexte ou avec une autre stratégie. Mais il a un très beau potentiel".   

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